Aux Etats-Unis, le Super Mardi c'est aujourd'hui

Les choses sérieuses commencent dans la course aux primaires pour l’investiture présidentielle américaine avec le spectaculaire Super Tuesday. Pas décisif, il captive néanmoins le monde entier.

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Un mois après le début des hostilités, 12 Etats se rendent aux urnes ce mardi pour élire leurs candidats. Cette super-élection devrait permettre d'y voir plus clair sur l'échiquier des primaires alors que les Démocrates sont au coude-à-coude et que Trump a creusé un petit écart chez les Républicains. C'est pour les délégués que s'écharpent en ce moment les candidats. Elus Etat par Etat par les citoyens, ils seront chargés d'élire le ticket présidentiel lors des conventions nationales républicaines et démocrates de l'été prochain. Chaque candidat doit réunir au moins la moitié des délégués de son parti (2382 pour les Démocrates, 1237 pour les Républicains) pour remporter la primaire et entrer en lice pour l'élection de novembre.

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Le Super Tuesday: un tournant à bien négocier

Lancé, sous cette appellation en 1988, le super mardi est un jour d'élection exceptionnel où plusieurs Etats organisent leur course aux primaires en même temps. Imaginé à l'époque pour favoriser un candidat modéré, il permet aujourd'hui aux Etats d'attirer l'attention médiatique. Cette année, 12 Etats se rendront aux urnes simultanément: l'Alabama, l'Alaska (Républicains seuls), l'Arkansas, le Colorado (Démocrates seuls), la Géorgie, le Massachusetts, le Minnesota, l'Oklahoma, le Tennessee, le Texas, Vermont, Virginie. Les Démocrates de l'étranger et des Samoa américaines sont aussi appelés à voter. Véritable événement politique, il peut mettre un coup de boost ou de frein aux campagnes (et espoirs) des aspirants présidents. Le Super Tuesday ne sonne pas pour autant la fin des espérances des battus: 70% des délégués devront encore être élus

Hilary et Bernie serrés, Trump échappé

Après un mois de campagne, quatre Etats ont désignés leur candidat. L’Iowa, le New-Hampshire, le Nevada et la Caroline du Sud auront une position d’observateurs jusqu’au 8 novembre, date de l’élection présidentielle. Côté démocrate, Hilary Clinton a remporté 3 des 4 premiers scrutins et peut déjà compter sur le soutien de 91 délégués. L’ex-première dame capitalise sur son expérience du pouvoir en tant que secrétaire d’Etat et de Sénatrice et, évidemment, sur sa notoriété. Face à elle, Bernie Sanders, la surprise de ces primaires, n’est pas loin après avoir récolté 65 soutiens. Le sénateur du Vermont s’appuie sur un programme progressiste et n’hésite pas à se déclarer social-démocrate, presque un gros mot il n’y pas si longtemps outre-Atlantique. En promettant un enseignement public gratuit, des congés familiaux et médicaux ainsi qu’une assurance maladie pour tous, le candidat Sanders a su rallier les jeunes pour qui il est devenu une idole malgré ses 74 ans. Si les candidats démocrates devaient rester au coude à coude, une subtilité pourrait les départager. A côté des délégués élus, des super délégués ont aussi le pouvoir d'élire directement leur favori pour représenter le parti lors de la présidentielle. Il s'agit de 473 élus et officiels du parti. A ce jour, Clinton en rallierait 453 à sa cause contre seulement 20 pour Sanders.

Côté républicains, les choses sont moins serrées pour l'instant. Avec 82 délégués sur 125 possibles, la tornade Donald Trump mène la danse loin devant Ted Cruz, sénateur texan et Marco Rubio, élu en Floride, qui compte respectivement 17 et 16 délégués. Après un premier vote poussif, l'homme d'affaires est monté en puissance en remportant les trois Etats suivants malgré des propos sulfureux et des amitiés douteuses. Populiste et mégalomane, il n'en reste pas moins un showman dont le charisme et l'anti-langue de bois soulèvent les foules à chaque meeting. Ses propositions anti-immigration envers les latinos et les musulmans, notamment, feraient presque passer ses rivaux pour des enfants de choeur. Ce qui n'est pas rien lorsqu'on connait leur ligne de conduite anti-avortement et anti mariage homosexuel...

 

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