
Martin Weill et son équipe arrêtés au Maroc

Début mars, deux homosexuels ont été violemment battus à Beni Mellal, au Maroc. Un seul des agresseurs a été condamné, à un mois de prison. L’une des victimes à quatre mois, pour homosexualité et… "coups et blessures"!
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Parti enquêter sur place, Martin Weill aurait dû intervenir hier en duplex depuis Beni Mellal, dans Le Petit Journal. C’est finalement face à Yann Barthès, sur le plateau, que le journaliste globetrotteur a expliqué sa mésaventure. Le reporter s’est fait arrêter avec son équipe car il ne possédait pas les accréditations nécessaires pour réaliser son reportage. «Pour obtenir ce genre d’autorisation, il faut d’abord contacter le Ministère des Communications à Rabat et ensuite une multitude de pièces justificatives au département cinématographique marocain. Cela prend énormément de temps, trente jours au minimum. Et lorsqu’on veut enquêter sur un sujet sensible comme celui-ci, rien ne dit qu’on l’obtiendra. On a donc fait comme beaucoup de journalistes étrangers, on est parti sans autorisation.»
«Un pays tolérant…»
A Rabat, l’équipe était tout de même parvenue à obtenir quelques témoignages de jeunes homosexuels. Pour leur sécurité, les interviews ont dû être réalisées de dos, visages cachés, sur une barque au large des côtes marocaines… L’un deux raconte: «Au Maroc, c’est un acte héroïque d’agresser un homosexuel!» Martin Weill et son équipe se sont également rendus au siège de Maroc Hebdo, dont la couverture avait scandalisé la presse étrangère en juin 2015. Le magazine avait titré «Faut-il brûler les homosexuels?». Mohamed Selhami, directeur de publication, considère son magazine très ouvert, à l’image du Maroc, "un pays de tolérance". A propos des homosexuels, il a confié au reporter que: «Quand ça sort de la sphère privée, ça devient gênant. C’est comme sortir nu, c’est un attentat à la pudeur... Deux hommes qui s’embrassent c’est choquant!”
Arrivée dans le village de Beni Mellal, sur les lieux de l’agression, l’équipe de Canal + n’a pu tourner que quelques plans avant de se faire arrêter, emmener au poste puis à l'aéroport pour être expulsée vers la France…