Le nouvel album de Christophe est un chef d'oeuvre

A 70 ans, le dandy un peu maudit publie un nouveau chef-d'œuvre rétro-futuriste.

Le nouvel album de Christophe est un chef d'oeuvre

 "Je vous propose d'ouvrir des choses avec moi sur de nouvelles voies". Ainsi débute "Les vestiges du chaos", treizième album que le dernier des Bevilacqua a mûri depuis sept ans dans son antre du boulevard Montparnasse. Jean-Michel Jarre, vieux complice des Paradis perdus crédité ici comme auteur de la plage titulaire, dit de Christophe qu'il n'est pas un chanteur, "mais un peintre soucieux d'élargir sa palette". Bien vu.

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Entre modernité fulgurante (Drone et son électro abstraite) et œillades nostalgiques (Les mots fous qui répondent aux Mots bleus), Christophe rend hommage aux femmes (Stella Botox, Dangereuse) et à ses idoles. Sur Tangerine, il invite ainsi Alan Vega de Suicide alors que dans Lou, il évoque avec beaucoup de classe l'icône disparue du Velvet Underground "qui fait du taï chi en écoutant le violon de Laurie". Fan des bluesmen du Delta, Christophe truffe ses morceaux de guitares obscures. Passionné de cinéma, il invite la comédienne Anna Mouglalis pour un dialogue à la Dolce Vita dans E Justo. Ailleurs, il s'impose comme funambule des sons, repose les pieds sur terre (Tu te moques), s'embarque pour une croisière sentimentale (Ocean d'amour), tutoies les saints (Ange sale signé Boris Bergman) avant de malaxer violons et beat urbain sur Mes nuits blanches, trip hollywoodien construit comme un plan-séquence de Mulholland Drive. Trop beau.

Et s'il n'y a qu'un message à trouver dans ce nouveau chef-d'œuvre, c'est encore une fois dans la chanson d'ouverture qu'il convient de chercher. Entre un accord de Gibson et un beat synthétique, Christophe claque le refrain qui fait mouche. "Définitivement, je suis vivant. J'ai le désir de réunir votre plus belle âme et ma plus grande flamme." Mission accomplie et, déjà, le disque de l'année. 

> LES VESTIGES DU CHAOS, Christophe, Universal.

 

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