Clapton, ça le fait encore!

Après Iggy Pop, c'est God "himself" qui annonce sa retraite avec un splendide recueil blues

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"I still do". "Je le fais encore". A septante et un ans, Eric Clapton revient avec un 23e album studio qu'il annonce à demi-mot comme le dernier de sa carrière. A cette occasion, le septuagénaire Eric Clapton renoue avec le producteur vétéran Glynn Johns avec qui il avait enregistré son chef-d'œuvre "Slowhand" voici quarante ans pour une collection de chansons poignantes. Et quand il dit "I still do", c'est à sa manière, loin de la bousculade, des "featurings" et des studios high-tech.

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Dans sa veine nonchalante, décontractée mais toujours maîtrisée, God rend hommage à ses idoles: Robert Johnson sur le splendide Stones In My Pass Away, mais aussi Skip James sur Cypress Grove et J.J. Cale dont il relit Can't Let You Do I. Il déterre des pépites à rendre jaloux Jack White et offre aussi deux compositions originales pépères mais sans plus (Spiral, Catch The Blues). Accordéon cajun, guitare poisseuse, orgue Hammond crépusculaire... Chez lui, ce n'est pas du vintage, c'est de l'authentique et c'est ce parfum hors du temps qui rend ce recueil passionnant.

Conçu comme un livre, le disque s'ouvre et se clôture par les deux plages les plus exaltantes. Alabama Woman Blues, vieux brûlot des années 30 de Leroy Carr sent le bayou et "le temps qui roule", tandis que la reprise I'll Be Seeing You de Billie Holiday sonne comme un chant du cygne. Si on ajoute l'évidente ballade I Will Be There avec Dhani Harrison (fils de George) et la cover de Dylan I Dreamed I Saw St Augustine (tirée de "John Wesley Harding" en 1967), on peut affirmer qu'on tient un tout bon Clapton.

> I STILL DO, Eric Clapton, Universal.

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