Contraception: les hommes avaleront-ils la pilule?

Son nom: Vasalgel. Son principe: bloquer  les spermatozoïdes. Sa mission: pousser les hommes à adopter un moyen de contraception. Voici peut-être le contraceptif masculin que tout le monde - y compris les femmes - attendait.

Pilule - Contraception masculine - Santé

La contraception masculine est un casse-tête scientifique qui occupe les chercheurs depuis pas mal d’années. Et nombreux sont ceux à avoir baissé les bras, renvoyant les hommes qui voulaient y recourir à des solutions archaïques et plus ou moins fiables (le préservatif) ou chirurgicales et irréversibles (la vasectomie). Quelques irréductibles anarchistes ont tout de même continué le combat contre des principes aussi vieux jeu que la capote. Car oui, notre médecine occidentale est encore très machiste (“on ne touche pas au corps de l’homme”) et imprégnée d’un catholicisme qui arrange beaucoup de monde (“au diable la contraception”.) 
Parmi ces rebelles, Elaine Lissner de la Parsemus Foundation de San Francisco, à l’origine de la conception du Vasalgel, premier contraceptif masculin approuvé par la très sérieuse Food and Drug Administration (FDA) depuis le préservatif. L’idée? Une injection de cette substance - un hydrogel polymère - dans les canaux déférents, ceux qui transportent les spermatozoïdes entre les testicules et la prostate. Elle agirait comme une barrière physique (sans hormone donc) empêchant les spermatozoïdes de rejoindre le sperme, sans pour autant bloquer les fluides et l’éjaculation. Le principe actif serait réversible, même si pour l’heure rien n’est certain… Testé dans un premier temps sur des lapins, Vasalgel sera injecté pour la première fois chez des hommes au début 2017.

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"Un individu n'est pas l'autre"

Le docteur André Corbusier, urologue à l’hôpital Edith Cavell, n’a jamais entendu parler de cette technique contraceptive, et semble prudent. “Médicalement, oui, c’est possible, dit-il. Cependant, il ne s’agirait pas d’une intervention banale. Ce conduit est très fin et l’injection devrait se faire de façon chirurgicale par un urologue à l’aide d’un microscope. Si cette technique est soi-disant réversible, il faut voir quelles en sont les conditions. Un individu n’est pas l’autre, l’efficacité de ce produit peut donc être largement discutée. Il peut toujours y avoir des effets secondaires comme avec la vasectomie. Notamment un gonflement des testicules et des douleurs chroniques. Je pense également qu’à long terme, cela risque d’endommager les canaux.” Le Vasalgel sera peut-être commercialisé dans quatre à cinq ans en Europe. La fondation Parsemus souhaite le proposer à un prix abordable pour le plus grand nombre. Mais l’industrie pharmaceutique acceptera-t-elle la chose sans sourciller, sachant qu’une femme dans la fleur de l’âge dépense en moyenne 60 euros par an en contraceptifs? Le manque à gagner est là et bien là.

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