
Au château de Noisy, l'histoire est sous les gravats

L’image a marqué les esprits. Des bulldozers à l’assaut d’un château, voilà qui n’est pas banal en Belgique, surtout quand le château en question est un chef-d’œuvre d’art néogothique, représentant un style très rare chez nous, que les connaisseurs ne manquaient pas de saluer. Depuis plus d’un siècle, la tour de Miranda - l’autre nom du château de Noisy - dominait la vallée de la Lesse. À l’abandon depuis 25 ans, de nombreux visiteurs lui rendaient visite clandestinement, pénétrant dans le parc à leurs risques et périls, au grand dam de son propriétaire.
Celui-ci a finalement décidé de faire démolir le château, au motif de son état trop délabré et des montants faramineux qui auraient été nécessaires pour le réhabiliter complètement. Les nombreuses protestations n’y ont rien changé, tout comme les différentes offres de rachat, systématiquement rejetées par le propriétaire, selon la presse locale. Les pouvoirs publics, impuissants, ont délivré le permis de démolition au comte de Liedekerke-Beaufort, descendant direct de celui qui l’avait fait bâtir.
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Un cas tragique
Affligés d’assister à un tel spectacle, les amoureux de Miranda n’ont plus désormais que leurs yeux pour pleurer. La Belgique a-t-elle renoué avec ses vieux démons? Le temps où l’on rasait des œuvres d’art est-il de retour, sous le coup de promoteurs véreux et d’un pouvoir politique peu enclin à le défendre? Rien n’est moins sûr! Car si le cas de Miranda est tragique, on peut dire que le patrimoine architectural belge est généralement bien conservé. “Les budgets consacrés à la préservation du patrimoine sont similaires à ce qui se passe en France , explique l’administrateur général de l’Institut du patrimoine wallon Freddy Joris. Cela donne une idée de l’importance que les pouvoirs publics accordent à cette thématique.”
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