
Le site Zone Téléchargement fermé: damned, que va-t-on faire?
Il y a bien longtemps que le «piratage», pour utiliser un terme so vintage, n'est plus limité aux seuls ados. Pour beaucoup de consommateurs de fictions notamment, le téléchargement illégal ou le streaming complète l'offre télé et parfois la remplace. La police évalue à 3 700 000 le nombre de visiteurs de la plateforme par mois, et parle de 11 000 téléchargements quotidiens. Cela fait du monde... Les réseaux sociaux sont donc en ébullition, hashtag #JeSuisZoneTelechargement (!).
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Ce «coup de filet» pose plusieurs questions. Les accros s'inquiètent surtout de leur approvisionnement futur, alors qu'ils suivent par exemple la diffusion de leurs séries presque en même temps que les Etats-Unis. Mais on peut s'interroger aussi sur le décalage entre la loi et la réalité de l'offre et de la demande. La prohibiiton n'a jamais arrêté la consommation d'alcool. Dans le domaine du téléchargement, on imagine difficilement un retour en arrière, et des fans qui attendent sagement que Designated Survivor (photo), par exemple, passe sur La Deux ou RTL... dans deux ou trois ans.
Mais la réalité du consommateur pressé (ou radin) n'est pas la seule en cause. Les droits d'auteur existent, heureusement pour les créateurs. Et, privées des rentrées financières attendues via les CD, DCD, etc., les firmes peuvent se retrouver empêchées de produire de nouveaux films ou de lancer de nouveaux artistes. Il faudrait sans doute imaginer de nouvelles façons de rétribuer auteurs et producteurs... Et offrir aux fans la possibilité de s'abonner à une plateforme qui propose le téléchargement légal d'un très grand nombre de nouveautés – comme le fait déjà, à un tout autre niveau, RTL à l'infini avec ses quelques séries «Direct from US», et comme le fera bientôt Auvio, par la plateforme de la RTBF RTBF.
Les administrateurs de Zone Téléchargement risquent une peine de prison et de très grosses amendes. On évalue à 75 millions d'euros le préjudice des ayant droit des titres téléchargeables.