

C’est une révolution. Elle souffle au large des côtes danoises et anglaises, elle illumine les déserts chinois et américains. Elle se trame dans des unités de recherche disséminées dans le monde entier. On peut voir aussi passer son ombre sur les visages inquiets des dirigeants des grandes industries de combustibles fossiles. Elle arrive partout où on l’attendait, mais plus tôt que les plus optimistes n’avaient osé la prévoir. Voilà enfin une bonne nouvelle: l’incroyable boom actuel des énergies renouvelables nous fera gagner quelques précieuses années dans la course contre la montre engagée avec le changement climatique.
Vu de Belgique, pays corseté de réacteurs nucléaires croulants, encore mal remis de la déconvenue des certificats verts et où l’avenir de la voiture électrique semble aussi brumeux qu’un matin de smog sur la capitale, on serait en droit de se méfier d’une telle annonce. Pourtant, elle ne provient pas d’idéalistes en Birkenstock. Elle a été validée auprès de décideurs en costumes trois pièces. En mai dernier, le Financial Times, la lecture favorite des marchés, déclarait un vainqueur dans la guerre opposant les énergies “classiques” (pétrole, charbon, gaz, etc.) aux sources renouvelables: “Les combustibles fossiles ont perdu. C’est juste que le monde ne le sait pas encore”.
Pour vous représenter la situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui les grandes compagnies pétrolières, imaginez une bande de cormorans pathétiques englués dans une soudaine marée noire. Pris par surprise. Comme, d’ailleurs, tous les experts, même les plus favorables aux énergies vertes. L’Agence internationale de l’énergie prédisait par exemple en 2010 qu’il faudrait attendre 14 ans pour que la capacité solaire mondiale égale la production énergétique de l’Allemagne (toutes sources confondues). Nous ne sommes qu’à la moitié de cette échéance et elle correspond déjà à celle de l’Allemagne et de l’Espagne réunies.
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