

Scott Pruitt a été bombardé à la tête de l’Agence environnementale américaine par Donald Trump. C’est un climato-sceptique notoire. Tout le monde le sait et il sait que tout le monde le sait. Mais il faut sauver quelques apparences. Scott Pruitt a donc eu récemment l’idée de vérifier la crédibilité scientifique du réchauffement planétaire. Faudrait pas que l’humanité s’impose pas tous ces efforts énergétiques pour rien. Et le président ne voudrait pas qu’on gâche tout ce beau charbon pour rien. Surtout que la plupart de ses électeurs ont les mains sales. On opposera donc sur pied une “équipe rouge”, qui mettra en doute le consensus actuel à propos du changement climatique, à une “équipe bleue”, qui critiquera en retour les conclusions de cette équipe rouge. Et ainsi de suite. Jusqu’à ce que… Jusqu’à ce que quoi, au fond?
Ce genre de dialectique - l’essence même de la démarche scientifique, en fait - les chercheurs du GIEC la pratiquent depuis des années déjà. Cela n’a jamais remis en doute le changement climatique. Soit.
Une “équipe rouge” du même tonneau, ou baril si vous préférez, a même déjà été mise sur pied il y a quelques années. Les scientifiques qui la constituaient, bien que appointés par les frères Koch - les magnats du pétrole milliardaires derrière les principales campagnes de désinformation sur le climat - ont fini par émettre les conclusions que leur dictaient ce qui leur restait de conscience scientifique: réchauffement il y a, et il est le fait de l’homme. Soit.
Mais admettons que le changement climatique soit un méchant complot ourdi contre les puissances pétrolières pour… Pourquoi au fait? Peu importe. Admettons. Pour répondre à cette question, on n’a rien trouvé de mieux que la caricature de Joel Pett, parue en 2009 déjà dans USA Today. C’est en une case. C’est fabuleux d’intelligence. Nous sommes à un sommet sur le climat. Sur l’estrade, un tableau détaille les avantages d’une société sans CO2: “Indépendance énergétique”, “Forêts préservées”, “Biodiversité”, “Emplois verts”, “Cités agréables à vivre”, “Eau et air dépollués”, “Enfants en bonne santé”, etc. Dans la salle, un membre du public s’adresse à ses camarades, l’air embarassé: “Dites, et si le réchauffement climatique n’était qu’une blague et qu’on avait créé un meilleur monde pour rien…” Peu importe, que l’équipe rouge gagne et que l’arbitre soit vendu. L’économie bas carbone, c’est la vie qu’on veut.
#JanisIan | QOTD: “What if global warming is a big... #JoelPett https://t.co/wnaYSQfkZC pic.twitter.com/OpIYrJ7Ewi
— Trending Green News (@greenolizer) 25 février 2017
Cet article est un prolongement de notre dossier de la semaine "Changements climatiques: pourquoi on va gagner", à découvrir à partir de ce mercredi ou dès maintenant sur notre édition numérique, sur iPad/iPhone et Android.