

Une fois de plus, l’union européenne reste «sans opinion» et reporte le vote sur le renouvellement de la licence du glyphosate, faute d’accord. L’industrie chimique espérait que l’autorisation européenne de l’herbicide le plus vendu et le plus controversé au monde serait prolongée de cinq ans. Malgré une majorité de pays (14) qui se sont prononcés en faveur de la proposition, aucune majorité qualifiée parmi les États membres n’a permis aujourd’hui de prendre cette décision.
La Belgique, dont la voix pèse aussi dans ce débat, a maintenu sa position de voter contre. «La Belgique a maintenu sa position et demande un plan de sortie du glyphosate et le support de l’Union européenne au développement d’alternatives pour l’agriculture. La nouvelle proposition de la Commission européenne n’a pas réuni de majorité», a twitté le ministre fédéral de l’Agriculture Denis Ducarme.
#Glyphosate : la ?? a maintenu sa position et demande un plan de sortie du glyphosate #phasing-out et le support #UE au développement d’alternatives pour l’#agriculture. La nouvelle proposition de la #commission européenne n’a pas réuni de majorité.
— Denis Ducarme (@ducarmedenis) 9 novembre 2017
Au même moment où la ministre luxembourgeoise Carole Dieschbourg se félicitait d’«un bon résultat pour notre santé et l’environnement», sur les réseaux sociaux, neuf citoyens belges comparaissaient au Palais de justice de Bruxelles. En mai dernier, avec 70 activistes de l’Ensemble Zoologique de Libération de la Nature (EZLN), ils se sont introduits pendant quelques minutes dans les couloirs du siège de l’European Crop Protection Association, un lobby pro-glyphosate qui rassemble les principaux producteurs de pesticides.
Si l’Europe tarde à trouver un accord, les ONG soulignent toutefois que tout converge vers une interdiction: la pression des citoyens qui réclament la sortie immédiate du glyphosate, mais aussi de nombreuses organisations dont des associations d’anciens agriculteurs malades, des députés belges et européens, le scandale des Monsanto papers… Et surtout, le rapport du Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé, qui a classé le glyphosate parmi les cancérigènes probables chez l’homme en mars 2015.