Theo Francken n’est pas une lumière

Aujourd’hui, le New York Times compare notre secrétaire d’Etat à Donald Trump. C’est dommage, leur précédent article sur la Belgique était vraiment bon.

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Ça doit être la distance... Parfois, quand le New York Times consacre un article à la Belgique, la prise d’angle est parfois un peu large. Il y a quelques années, dans un reportage sur Charleroi, “le genre d'endroit où un gang utilisera un bazooka quand un pistolet suffit”, on se serait cru en Tchétchénie. Ou à New York, justement, avec ces poursuites “où les passagers se penchent par la fenêtre pour canarder des flics avec des AK-47”. Et voilà qu’aujourd’hui le même journal poursuit dans son obstination à voir chez nous des cow-boys partout. Et donc, Theo Francken serait une sorte de Donald Trump flamand (pour être tout à fait honnête, c’est la lecture qu’en font les médias belges, l’article d’origine étant consacré à la crise des réfugiés soudanais).

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À New York, ça se lit et ça s’oublie dans le laps de temps nécessaire à s’envoyer un caffe latte avant d’aller bosser à Wall Street. Dénégation de l’intéressé comprise - “I’m not the flemish Trump!” a répondu le secrétaire d’Etat à l’Asile sur Twitter. Chez nous, ça fait la une de tous les quotidiens en ligne pendant une journée. La distance, on disait...

C’est dommage, parce que les Belges pourraient se faire une mauvaise opinion du New York Times, et croire qu’on y apprendra rien sur nous. Or, il y a un mois par exemple, le quotidien se demandait si notre très généreuse politique d’éclairage public nocturne n’éclairait en réalité pas autre chose que nos chères autoroutes. C’est que, au coucher du soleil, la majorité des 2,2 millions de réverbères belges restent allumés. Un gaspillage insensé, doublée d’une pollution lumineuse visible depuis la Lune.

Why?”, se demande le journaliste Milan Schreurer. Explication officielle: la sécurité des automobilistes. Sauf que cette illumination perpétuelle arrange autant les politiques que les distributeurs énergétiques ou Electrabel: les profits de la distribution sont payés sous forme de dividendes aux collectivités locales qui détiennent des parts des sociétés concernées, sans parler des mandats rémunérés des politiciens locaux siégeant dans ces mêmes distributeurs d’énergie. Et le New York Times de décrire un “système intégré de conflits d’intérêts” organisé pour le profit de quelques-uns. Au détriment des citoyens belges, qui payent leur énergie cher et vilain, mais aussi des objectifs de la lutte contre le réchauffement climatique, la Belgique affichant des résultats lamentables en la matière. Et là-dessus, Theo Francken et sa tête d’ampoule ne vous éclaireront pas.   

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