L’anti-sexisme n’est qu’un début, continuons le combat

Il ne fait pas bon être un homme, demandez à Catherine Deneuve. Ni un petit garçon chez H&M.

Catherine Deneuve

Cette semaine, la photo du jeune enfant noir affublé d’un sweat-shirt proclamant “Coolest monkey in the world” (le singe le plus cool du monde) a mis la planète en émoi. Évidemment. On se demande où H&M avait la tête pour penser que leur pub allait passer. Passer pour quoi en fait? Une blague dénonciatrice façon Toscani pour Benetton, un check “nigga” entre gangsta rappeurs ? Certains ont innocenté la démarche. Les Noirs eux n’ont pas marché. Ils ont raison. De quel droit irions-nous leur apprendre ce qu’est le racisme et quand ils doivent se sentir blessés. Simone de Beauvoir a calqué le terme “sexisme” sur celui de “racisme” pour qualifier une discrimination basée sur la domination d’un sexe sur l’autre. De la même façon, les hommes n’ont donc pas à dire aux femmes ce qu’est un acte sexiste et les occasions de les dénoncer. 

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Ce serait d’autant plus périlleux qu’aujourd’hui elles se divisent autour de la tribune “la liberté d’importuner” erronément attribuée à sa plus fameuse signataire: Deneuve. Malgré des maladresses coupables, le texte essayait de faire la différence entre le viol ou le harcèlement qui sont des crimes et la drague qui, même lourde, n’est pas un délit. Parlant de “permis de violer”, les réactions d’une part des féministes furent si violentes que ce lundi, dans Libération, l’actrice, elle aussi féministe, a reprécisé tout cela. Nous n’allons pas nous aventurer à désigner un camp gagnant même si, avec Deneuve, on peut s’inquiéter des “effets de meutes” où “chacun se sent le droit de juger, d’arbitrer, de condamner”. Par contre, on reprendra la réflexion d’Olivia Gazalé. Dans Le mythe de la virilité, elle explique que les femmes ont depuis longtemps remis en question “ l’éternel féminin ”, alors que les hommes peinent à adopter des identités plus modernes. Un “vrai homme” se définit encore trop souvent par opposition aux “moins homme” que lui, les femmes, les sous-hommes. On retombe sur le racisme et la lutte des classes. L’anti-sexisme n’est qu’un début, continuons le combat. 

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