
La télé manque de Paul Danblon(s)

Après Luc Beyer de Ryke il y a quelques semaines, c'est une autre figure essentielle de la télévision belge qui disparaît. Mais là où Luc Beyer incarnait la gravité et l'élocution châtiée du Journaliste à l'ancienne, Paul Danblon a amené un enthousiasme communicatif qui a révolutionné le ton de la télé. Pour partager la connaissance, rien ne vaut la passion, et il en avait à revendre.
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Chimiste de formation, il est devenu la référence scientifique de la RTBF, avec des émissions comme Le point de la médecine. Mais Danblon était aussi musicien et comédien. C'est sans doute cet aspect de sa personnalité qui lui a permis de réussir des magazines éminemment sérieux et tout à fait passionnants. Car à une époque où la science était l'apanage des spécialistes, il n'a eu aucun complexe à faire de la vulgarisation – un concept honni - son cheval de bataille. Paul Danblon était un homme de communication avant l'heure, qui aimait autant ses sujets que les téléspectateurs auxquels il s'adressait – et qui le lui rendaient bien.
La science n'était pas son seul dada. La musique a marqué sa vie. Pendant ses années RTBF (qu'il a quittée pendant les années 80), il a consacré plusieurs documentaires à Ravel. On sait moins qu'il a remporté des prix de composition et signé un opéra, Cyrano de Bergerac, avant de rejoindre l'équipe de l'Opéra Royal de Wallonie qu'il a dirigé de 1992 à 1996.
Humaniste avant tout, généreux et ouvert, Paul Danblon n'hésitait pas à échanger avec des inconnus dans la rue comme il a adoré toute sa vie partager des points de vue avec des philosophes ou tisser des liens entre les religions. Même s'il était profondément laïc. On gardera de lui l'image d'un homme passionné, curieux, chaleureux, et le souvenir d'une voix électrisée qui donnait une âme à ses émissions.