

Selon les estimations du SPF Emploi, 143.000 jobs seraient à pourvoir en Belgique. C’est 40.000 de plus qu’il y a un an. Les demandeurs d’emploi sont donc assez nombreux pour remplir les trous. Le problème est que leurs qualifications ne correspondent pas à celles requises pour ces emplois vacants. Du coup, dans certains secteurs, les prétendants doivent se battre pour travailler. Dans d’autres, les patrons désespèrent de trouver leurs futurs employés… Alors où sont les emplois aujourd’hui ? Des études du Forem et d’Actiris pointent les métiers porteurs et en pénurie (moins de 15 personnes disponibles pour 10 offres). On fait le point, secteur par secteur.
Au début, les métiers de l’industrie alimentaire peuvent être durs et les rémunérations, pas toujours à la hauteur. Les courageux y ont pourtant un avenir assuré. Il manque de bouchers, de boulangers et de pâtissiers. Mais également de spécialistes de la robotisation et de l’imprimerie alimentaire 3D. Dans le secteur de l’industrie de maintenance, les métiers en pénurie sont très nombreux. La Belgique manque de soudeurs, de mécatroniciens, de frigoristes… tout comme d’ingénieurs industriels.
Le nombre d’agriculteurs est en nette diminution depuis plus de 30 ans en Belgique. On observe dans ce secteur deux tendances. Celle des grandes exploitations aux objectifs internationaux d’une part. Celle des petites exploitations bio et locales de l’autre. Dans les deux cas, le métier est particulièrement difficile à cause des horaires, de la fluctuation des prix et de la libéralisation du marché mondial. Ceux qui sont prêts à travailler dur peuvent néanmoins faire carrière dans ce secteur. Les maraîchers, responsables d’exploitation, agents agricoles manquent à l’appel. La transition énergétique et la mouvance écologique induisent par ailleurs un tas de nouveaux métiers (agent en énergies renouvelables, ingénieur énergéticien, expert en approvisionnement des déchets, etc.). Il ne fait aucun doute que les personnes diplômées des sciences industrielles et techniques trouveront donc facilement un job dans ce secteur au cours de la prochaine décennie…
La Wallonie et Bruxelles tentent d’attirer les touristes. Nouveaux événements, infrastructures récentes... Différentes jobs sont requis. On parle des métiers “traditionnels” comme animateur, technicien de vente du tourisme, réceptionniste en établissement hôtelier… Et de jobs numériques, notamment pour la promotion sur les réseaux sociaux.
Le vieillissement de la population et sa précarisation, les progrès de la médecine et l’ascension des nouvelles technologies médicales sont autant d’éléments qui font craindre une pénurie dans le secteur de la santé. Si les jeunes veulent décrocher un job sans difficulté, mais non sans effort, on ne peut que les encourager à se lancer dans des études de médecine, de pharmacien, d’infirmier spécialisé, de technologue en imagerie médicale ou de technicien de laboratoire.
Les progrès scientifiques sont nombreux et continus. Ces matières peinent pourtant à séduire les jeunes. Les patrons viennent souvent chercher les chimistes, les biologistes, les physiciens et les mathématiciens directement dans les universités à l’approche de la graduation, tant ces profils sont rares.
Les rapports de prévisions sectorielles pointent le manque prochain de cuisiniers, de barmans, d’exploitants de café aussi… Le métier de maître d’hôtel est déjà considéré en pénurie. Il faut être conscient que les conditions de travail ne seront pas à l’avenir forcément idéales… Les “flexi-jobs” et les horaires coupés sont légion dans ce secteur. Mais ça peut aussi convenir à pas mal de monde…
Les métiers de dessinateur de la construction, de chef d’équipe, de responsable qualité sont en pénurie. La construction manque de couvreurs, de carreleurs, d’électriciens, de monteurs de cloisons ou de cuisines, de menuisiers aussi… Les personnes capables de conduire des engins ne devraient pas non plus éprouver de difficultés à trouver un boulot.
Parmi les métiers en pénurie, on retrouve ceux de délégué commercial en biens d’équipement professionnel ou auprès des entreprises, mais aussi d’attaché technico-commercial. Les centres d’opérateurs téléphoniques recherchent par ailleurs des travailleurs motivés. Ceux qui se lancent dans des études de vendeur ou de marketing pourraient donc avoir un avenir tout tracé, même si les débuts de carrière sont parfois difficiles.
Depuis quelques semaines, les métiers d’instituteur primaire et d’instituteur maternel sont officiellement en pénurie. Dans les toutes prochaines années, cela ne devrait pas beaucoup s’améliorer, car les études s’allongeront dès septembre prochain. Ensuite, il devrait y avoir un léger boom sur le marché. Mais il ne fait aucun doute qu’on aura encore besoin d’instits… Les professeurs dans l’enseignement secondaire manquent globalement aussi à l’appel, tant pour les cours généraux et de langues que pour les matières techniques et professionnelles.
Le secteur des technologies de l’information et de la communication est à la fois saturé et en pénurie. Beaucoup trop d’étudiants sortent chaque année avec un bachelier ou un master en relations publiques et en journalisme. Si le métier de community manager a certainement de l’avenir, il y a beaucoup trop de candidats pour un seul poste. Les métiers de l’informatique et de la protection de données ne cessent d’évoluer et demandent de nouvelles qualifications. Les secteurs du numérique ne sont pas encore en pénurie, mais les rapports pointent le besoin futur de monteurs vidéo, de designers de jeux vidéo, d’illustrateurs, d’infographistes et de graphistes.