Stéphane Pauwels face à l'orage

Sale semaine pour le roi de l’audience Stéphane Pauwels. Mais drôle de semaine pour les médias.

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Les chiens sont lâchés. Il y a de la jouissance et de la jubilation dans les mots qui commentent l’affaire Pauwels, mis en cause dans un dossier d’home invasion chez l’ex de son ex-compagne en mars 2017 et mené à bien par trois hommes. Des années que Pauwels dérape, agace et énerve autant par son succès que par ses propos. Il a aligné les cartons jaunes et rouges. La RTBF n’a pas digéré son départ en 2011. Il a été attaqué en justice pour “outrages et insultes”, après avoir traité un joueur de “gros cochon”. En juin 2016, il qualifie les Diables Rouges d’équipe de “starlettes et jeannettes”. C’est comme ça qu’on parle dans le milieu du foot et le suicide de son frère, homosexuel, le dédouanerait de toute accusation d’homophobie, ajoute-t-il… Fin février 2017, sur le plateau de 100 % foot (W9), il balance à la chroniqueuse Carine Galli: “Je pense que votre cerveau de blonde ne comprend pas”. Tout cela est vrai. Mais tout cela est hors sujet dans l’“affaire”.

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Au programme, il y a les reportages creux, remâchant les mêmes pauvres informations sur le braquage. Il y a les réactions des amis qui soutiennent. Il y a la twitto-sphère qui ricane et lynche. Il y a les aficionados qui défendent “celui qui dit tout haut ce qu’on pense tout bas”. Il y a la chaîne, qui suspend l’animateur jusqu’à nouvel ordre. C’est le jeu médiatique, dit-on. Le principal intéressé est un homme public, il a profité de sa notoriété, il doit assumer les caméras quand ça ne va pas. C’est un people, une star(eke), un fort en gueule qui fait causer plus souvent qu’à son tour… “Steph” rassemble 500.000 téléspectateurs en moyenne autour de sa personne. Steph met en scène ses coups de sang, son côté proche du peuple, sa franchise et son accent. Il joue au gendarme dans Police de la route. Il a été éboueur, déménageur ou puéricultrice dans Steph fait le job. Steph au poste, crossover des deux programmes, rameute du monde. On peut ne pas aimer ce style de journalisme, il alimente audiences et conversations. Alors, les sujets sur les communiqués du Parquet de Mons ou les messages de soutien de son ami Thibaut Roland, on va même dire que “c’est de l’info”.

Certaines news, par contre, ne rentrent pas dans la même catégorie. Le malaise monte. À force de jouer à Faites entrer l’accusé, certains articles ont déjà jugé l’affaire et réglé le sort du principal intéressé. La présomption d’innocence? Les articles ne manquent pas de la mentionner, pour ouvrir les parapluies. Ça ne les empêche pas de la piétiner allègrement, dans la boue des “révélations”. Elles ont été très loin, les allégations qui sont sorties. D’on ne sait où, d’ailleurs. On a vu relayés des “SMS qui accablent”, franchement trash, tirés pour certains de l’enquête elle-même, pour d’autres, hum... aucune idée. La défense du clan Pauwels ne vaut guère mieux. Depuis ce week-end, la consigne est claire: on charge l’ex de l’animateur (inculpée à ses côtés): une hystérique jalouse aux relations troubles, qui a dévoyé le brave et honnête amoureux. Vrai ou pas, voilà encore une personne, on le rappelle, présumée innocente, clouée au pilori, dont la réputation est faite. Et pour longtemps.

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