Combien pouvez-vous économiser grâce au recyclage?

En réduisant au maximum votre production de déchets ménagers et en revalorisant les inévitables, vous pouvez gagner plusieurs centaines d'euros à la fin de l'année. Si vous ne le faites pas pour l'environnement, faites-le donc pour votre portefeuille.

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Jeter nos déchets dans le sac-poubelle blanc dans le but de les envoyer à l'incinérateur a un coût environnemental, mais aussi financier. À Bruxelles-ville, l'une des communes où il est le moins cher, le 60 litres revient à 17 centimes d'euros. À Malines, où il est le plus cher, il faudra sortir 2,50 euros. Or, selon Statbel, le Belge produit en moyenne 214 kilos de déchets non-recyclables par an (contre 204 kilos de revalorisables). Soit l'équivalent de 14 sacs de 60 litres remplis de 15 kilos d'immondices (le poids maximal supporté). Si vous ne produisez plus d'ordures, vous économisez ainsi par membre de votre famille 35 € à Malines et 2,38 € à Bruxelles-Ville. Il faut garder à l'esprit que nos sacs remplis ne pèsent jamais 15 kilos et très rarement plus de cinq. L'économie annuelle peut donc monter jusqu'à plusieurs centaines d'euros pour un ménage, en fonction de la commune.

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Les sacs colorés sont eux beaucoup plus abordables, de seulement quelques centimes en Région-capitale à 10 fois moins chers à Malines. Les privilégier est donc une évidence financière. Vous économiserez bientôt encore un sac blanc de plus, soit 8 kilos de "tout-venant" (les détritus du sac blanc) par an, grâce au "bleu élargi" dont la généralisation est prévue en 2021. Vous pourrez y jeter vos barquettes, raviers et autres pots de yaourt en plastique à côté des plastiques de bouteille, des emballages métalliques et des cartons à boisson.

Moins de vidanges, moins de taxes

En Wallonie, vous pouvez gagner de l'argent si vous sortez moins souvent vos poubelles. Chaque commune du sud a en effet l'obligation de réclamer entre 90 et 110 % du coût de la gestion des déchets ménagers à ses habitants. Ce "coût vérité" se concrétise comme suit: une partie forfaire, c'est-à-dire une taxe directe à payer chaque année, et une partie variable proportionnée qui dépend de la quantité de déchets produits. "Certaines communes fixent une importante taxe forfaitaire et une taxe proportionnée plus faible. Cette dernière impacte le prix du sac blanc. D'autres font l'inverse afin de pousser à la réduction d'ordures non-recyclables", explique Vincent Brahy, responsable "déchets" au Service public Wallonie. Il y a aussi des communes qui ont troqué les sacs-poubelles blancs contre des conteneurs à puce. Sa collègue responsable du "Coût vérité" Valérie Gailly intervient: "D'une part, moins votre conteneur pèse lourd, moins vous payez cher. D’autre part, si vous le sortez toutes les deux semaines au lieu de chaque semaine, votre taxe "vidange", fixée à 65 centimes la vidange, sera moins élevée à la fin de l'année. De plus en Wallonie, les sacs PMC ou les conteneurs pour déchets organiques sont moins taxés que ceux des tout-venant."

À Bruxelles, c'est moins intéressant

Bizarrement en Région-capitale, aucun incitant financier de ce type ne pousse les citoyens à faire des efforts. Ce qui nous vaut le coup de gueule d'un "responsable" de Bruxelles Environnement: "C'est un non-sens. On veut pousser les Bruxellois à produire moins de déchets, mais les politiques n'ont jamais pris de décisions courageuses. On nous dit que c'est compliqué de taxer les immondices à cause des particularités socio-économiques de la Région-Capitale. De trop nombreuses personnes n'en auraient pas les moyens. Alors même que le tri des déchets est obligatoire, on constate clairement que certains ménages mélangent tout dans le même sac PMC. Personne ne dit rien. Il n'y a aucune sanction. Par ailleurs, la Région ne compte que deux parcs à conteneurs. Qui va faire des kilomètres, souvent sans voiture, pour jeter de vieilles affaires? Personne. Il est temps que ça change."

Économies d'échelle

Où que vous vivez en Belgique, le recyclage peut en outre vous faire gagner de l'argent de façon plus directe. Vous le savez déjà si vous rapportez vos bouteilles en verre consignées au supermarché. Mais vous pouvez aussi revendre vos cartouches d'encre vides (jusqu'à 4 euros pièce!) ou vos métaux usagers à des spécialistes du secteur.

Estimer précisément les économies que vous ferez en maximisant le recyclage est donc compliqué. D'autant que la revalorisation des déchets impacte aussi le système global.  L'économiste Philippe Defeyt termine: "Le recyclage et l'économie circulaire limitent l'exploitation de matières premières et des émissions de CO2. On peut donc penser qu'on fera des économies d'échelle en termes de dépollution de l'eau potable ou en matière de santé." Sans parler des 100.000 jobs qui devraient être créés dans le secteur du recyclage d'ici 2030 (chiffres du SPF Economie). Soit une croissance de 3 à 6 % de l'économie globale.

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