
Dix choses à savoir sur Caster Semenya

10 ans de règne
Caster Semenya est née en 1991 en Afrique du Sud. Elle commence les compétitions internationales d’athlétisme à l’âge de 18 ans et gagne son premier titre mondial sur 800 mètres l’année suivante. Dix ans plus tard, elle en est toujours la reine.
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800 mètres
Le double tour de piste est sa grande spécialité. Elle est à ce jour double championne olympique et triple championne du monde dans cette discipline, dont elle détient également le record du monde, obtenu à Paris en 2018. Le problème, c’est qu’elle pourrait bien ne plus pouvoir le courir…
Fille ou garçon?
Dès 2009, le physique et les performances de Caster Semenya sèment le doute sur son genre. Serait-elle née garçon? Un journaliste ose lui poser la question. Son certificat de naissance et les tests alors menés par la fédération mettent un terme à la polémique: elle est intersexe et hyperandrogène.
Hyperandrogénie
L’hyperandrogénie résulte d’un excès de production de testostérone, une hormone générée en grande quantité par les hommes et habituellement peu par les femmes. Caster Semenya en produit beaucoup, mais de manière tout à fait naturelle.
Polémiques
Depuis le début, cette situation pose problème à la fédération car elle serait à l’origine d’écarts de performances entre les coureuses. Depuis 2011, la fédé et le tribunal arbitral du sport s’affrontent alors sur un projet de législation qui pourrait empêcher les athlètes hyperandrogènes de courir ou les obliger à subir un traitement. Un tel règlement a déjà été cassé en 2015, puis relancé en 2018.
Clap de fin
Le procès intenté par Caster Semenya pour essayer d’empêcher l’application du règlement s’est terminé le 1er mai par la victoire de la fédération d’athlétisme. Le Tribunal arbitral du sport maintient la décision de faire baisser médicalement le taux de testostérone des athlètes hyperandrogènes si elles veulent participer aux compétitions internationales, du 400 mètres au mile.
Notoriété
Elle a perdu au tribunal, mais gagné en notoriété. Star dans son pays, elle fait aussi les couvertures de grands magazines (Elle, Forbes…). En 2018, elle est classée parmi les célébrités les plus influentes du monde par le Time. Elle en profite pour promouvoir le sport féminin et la défense des droits LGBTQI+, notamment via les réseaux sociaux.
Pied de nez
Deux jours après la décision du TAS, l’athlète s’impose une nouvelle fois sur 800 mètres lors d’une compétition à Doha. C’était la dernière course à laquelle elle pouvait participer sans réguler son taux de testostérone.
Boycott
L’Association médicale mondiale (AMM) a appelé les médecins à boycotter le règlement, question d’éthique. “Il est tout à fait normal d’être hyperandrogène et il n’y a rien de pathologique dans la situation de cette athlète”, a déclaré le vice-président du conseil de l’AMM.
Appel
Caster Semenya entend bien faire appel de la décision, et a déjà prévenu qu’en aucun cas, elle ne prendra de médicaments. Pas sûr qu’on la reverra lors des prochains championnats du monde, fin septembre.