Aux Pays-Bas, l'État va produire sa propre weed

Les pouvoirs publics néerlandais débarquent sur le marché du cannabis. Ils désigneront leurs producteurs et leurs revendeurs. L'objectif est de déforcer les trafiquants et les réseaux illégaux.

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Les Pays-Bas gardent leur longueur d'avance sur la question du cannabis. Depuis 1976, la consommation et la vente de moins de 5 grammes par personne sont tolérées. Mais la production était restée illégale sur le territoire néerlandais, comme partout au sein de l'Union européenne. Cela devrait changer puisque le gouvernement a décidé de lancer une weed made in Netherlands. D'ici quelques mois, les consommateurs auront donc le choix entre un cannabis produit localement ou importé. Une première donc dans l'UE.

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Dans les faits, l'État devrait identifier des producteurs autorisés à cultiver et des coffee-shops avec lesquels les communes auront un accord de collaboration. Un État qui se voudra garant de la qualité des produits qu'il vérifiera régulièrement, notamment leur teneur en substances psychotropes.

Lutte contre les trafiquants

Le projet pilote sera lancé dans dix municipalités, avant d'être étendu à travers tout le pays en cas de succès à l'horizon 2021. Un succès qui ne sera possible qu'avec des tarifs plus attractifs pour les consommateurs. L'exemple californien, où le cannabis légal peine à décoller car trop cher, démontre en effet qu'à prix égaux, ils se tourneront vers le cannabis qu'ils connaissent. La weed néerlandaise sera moins chère ou ne sera pas.

L'objectif n'est donc pas spécialement de ramener de l'argent dans les caisses publiques. Le pays entend surtout lutter contre les réseaux parallèles, voire mafieux. En 2018, la police d'Amsterdam déplorait en effet la mainmise des trafiquants sur le marché du cannabis et l'émergence d'un "narco-État". Actuellement, l'approvisionnement des coffee-shops est, selon les autorités, le fait du grand banditisme.

Tous les politiciens néerlandais ne semblent pas convaincus par l'efficacité de la mesure pour lutter contre les trafiquants, y compris au sein des partis de la majorité. Mais échaudé par les ouvertures canadienne et américaine, le gouvernement ne fait finalement que suivre la logique de sa politique de souplesse vis-à-vis des drogues douces.

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