
Les transports en commun seraient trop stressants

Les Belges ne portent pas les transports en commun dans leur cœur. Selon une étude menée l'an dernier par l'Institut de la sécurité routière Vias, seuls deux Belges sur cinq voyagent en transport en commun au moins une fois par an. En Wallonie… 70 % des habitants ne les prennent jamais! À Bruxelles aussi il y a du boulot. Malgré une offre de bus, trams, métros et trains plus complète que nulle part ailleurs en Belgique, seul un travailleur sur deux utilise le réseau public pour se rendre au boulot. Un sur trois opte encore pour la voiture.
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Ponctualité affligeante, trop de correspondances, transports bondés aux heures de pointe, manque de confort… Les raisons sont multiples. Une justification qui revient régulièrement dans les témoignages est cependant plus interpellante que les autres: la boule au ventre. Selon une étude du cabinet français Technologia, les usagers réguliers des moyens de locomotion publics sont soumis à "un niveau de stress bien supérieur à la moyenne de la population". Plus la zone serait urbaine, dense et peuplée, plus le stress serait important. La durée du voyage et le fait d'avoir ou non une place assise aurait également un impact.
Risques d'agression
L'étude pointe en outre le sentiment d'insécurité lié aux risques d'agression et d'attentat terroristes. Une étude sortie au mois d'août, menée par l'institut Vias sur demande du ministre fédérale de la Mobilité François Bellot, confirme: un Wallon sur cinq se sentirait "souvent ou toujours" en insécurité dans le bus. À Bruxelles, ce serait le cas de 12 % des usagers et en Flandre, de 14 %. Les craintes évoquées sont d'abord les nuisances causées par les autres passagers, puis les comportements dangereux du conducteur et enfin le vandalisme et les agressions verbales.
Ce sentiment d'insécurité est-il justifié? Difficile à dire… La même enquête révèle que 6 % des personnes interrogées ont déjà été confrontées à des menaces, une agression verbale, un acte de vandalisme, de l'intimidation sexuelle ou une agression physique. Les usagers préfèrent à peine les trains. 15 % des Wallons et 11 % des Bruxellois s'y sentent toujours ou souvent en insécurité. Dans Sudpresse, le porte-parole de Vias Benoît Godart explique: "Il faut travailler sur ce sentiment d’insécurité si on veut continuer à développer les transports en commun comme alternative à la voiture. Les usagers sondés plaident pour une augmentation des caméras de surveillance. C’est une solution. Mais cela ne résout pas tous les problèmes. Il faut aussi contrôler davantage les titres de transport. Dans les grandes villes, on peut prévoir des patrouilles policières aux arrêts, comme on en voit dans le métro à Bruxelles." Depuis 2018, des amendes administratives sont de plus imposées aux auteurs de comportements inciviques et portant atteinte à la sécurité du rail.
La mode des caméras
En Belgique, la majorité des transports en commun et des gares sont surveillés par des caméras de surveillance. D'ici la fin de l'année, la totalité des stations de métro à Bruxelles seront en outre équipées de portiques d'accès. La Stib compte aussi plus de 300 agents d'intervention et de contrôle. D'ici 2021, la SNCB devrait par ailleurs équiper tous ses trains de 3.000 caméras.
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