La Belgique derrière…la Chine au classement climatique mondial

Notre pays dégringole au classement de l’Indice de Performance Climatique qui met en lumière les performances des différents pays en matière de lutte contre le réchauffement climatique a été dévoilé ce mardi dans le cadre de la COP25 à Madrid. 

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Il y a un an, après qu’une foule de plus de 70.000 personnes ait défilé dans les rues de Bruxelles à l’occasion de la marche Claim the Climate, il régnait un souffle d’espoir climatique alors que la Belgique gagnait une place sur l’Indice de Performance Climatique établi par des ONG environnementales, se positionnant à la 31ème place mondiale. D’une COP à l’autre (en Pologne en 2018, à Madrid cette année), l’atmosphère a bien changé : le Belgique perd quatre places cette année et se classe pour la première fois parmi les pays à « mauvais » score climatique (« low », sur une échelle à 5 niveaux allant de « very high » à « very low »).

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Signalons que le classement ne prend pas en compte tous les pays du monde. « Seuls » 57 pays sont évalués. Ils sont tout de même responsables de 90% des émissions globale et 31 ont enregistré une baisse de leurs émissions. Pas la Belgique qui, avec un score de 45,73 pointe loin, très loin derrière la Suède (75,77) et le Danemark (71,14), « premiers » du classement en… 4ème et 5ème position. En effet, aucun pays n’étant sur une trajectoire compatible avec les objectifs climatiques de Paris (à savoir contenir le réchauffement bien en-deçà de 2°C et si possible à 1,5°C), les trois premières places du classement sont inoccupées !

Interpellant – et inquiétant – la Belgique se situe derrière la moyenne de l’Union européenne (55,82) et se fait devancer par l’Inde (étonnant 9ème avec 66,02) et même la Chine (30ème avec 48,16), premier pollueur mondial qui améliore son score en terme d’énergie renouvelable. En queue de peloton, on retrouve des pays comme la Russie, le Canada ou l’Australie et, tout au fond, l’Arabie Saoudite suivie sans surprise par les Etats-Unis qui scorent à 18,60...

"Il est grand temps de changer les choses"

Selon Noé Lecocq d'Inter-Environnement Bruxelles, interrogée par la RTBF, le piètre résultat de notre pays s’explique par des "émissions de CO2 qui restent à un niveau trop élevé", à "la consommation d’énergie" et, enfin, des "différences entre les gouvernements" en termes d’ambitions politiques. Comme si ça ne suffisait pas, la Belgique s’est également fait tirer dessus par Greenpeace qui proteste contre son statut de « Blue leader » accordé par l’ONU.

Notre pays s’est inscrit dans une coalition d’Etats qui se sont engagés à réduire de moitié les émissions dues à la navigation maritime et plaide pour l’adoption d’un traité international dont l’objectif serait de sanctuariser 30 % du territoire marin mondial. Un engagement incompatible avec le fait de "parrainer une activité industrielle telle que l’exploitation minière des grands fonds marins" juge l’ONG environnementale qui appelle au passage à l’adoption d’un plan climat ambitieux. "Si notre pays veut vraiment être un leader bleu, il est grand temps de changer les choses. Il est impératif que cesse le soutien belge au développement de l’exploitation minière en haute mer", précise Greenpeace dans un communiqué.

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