

Netflix fait dans le blasphème et le subversif. Le 3 décembre, la plateforme VOD mettait en ligne "La première tentation du Christ". En soi, on a tendance à se dire qu'un truc sur le petit Jésus est de saison. Mais le film de 46 minutes, absurde et à prendre au douzième degré, joue avec le feu, quitte à choquer les plus pratiquants.
Au Brésil, des groupes religieux ont dénoncé la légèreté avec laquelle la vie du Christ est mise en scène, allant jusqu'à appeler au boycott. Comble de la profanation, Jésus y est décrit comme homosexuel. "Nous sommes en faveur de la liberté d'expression, mais est-ce que ça vaut vraiment la peine d'attaquer la foi de 86% de la population ?", a dénoncé sur Twitter le député Eduardo Bolsonaro, fils du président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro.
A @NetflixBrasil acaba de lançar um "Especial de Natal" onde Jesus Cristo (@gduvivier) é gay e tem relações com @FabioPorchat, além de se recusar a pregar a palavra de Deus
Somos a favor da liberdade de expressão, mas vale a pena atacar a fé de 86% da população? Fica a reflexão. pic.twitter.com/OtgLJ8ryGu
— Eduardo Bolsonaro?? (@BolsonaroSP) December 11, 2019
Le film, réalisé par le collectif d'humoristes brésiliens Porta dos Fundos, dépeint un Jésus fêtard, entouré d'une bande de bras cassés sans ambition, qui va devoir assumer son destin à contre-cœur. Alcool, weed, sexe, gags faciles et décors en carton rythment cette farce que l'on regarde distraitement avant d'aller dormir ou un lendemain de cuite. Rien de bien méchant, mais assez subversif pour provoquer l'ire de l'Eglise catholique au Brésil.
Il faut reconnaitre que l'exercice est courageux dans le contexte presque autoritaire instauré par le président Bolsonaro et la place qu'y prend la religion. L'évêque de l'Etat du Pernambouc, Henrique Soares da Costa, a notamment confié avoir immédiatement résilié sont abonnement à Netflix, qui serait "possédé par une force démoniaque". Rien que ça. "La vidéo est un blasphème vulgaire et irrespectueux" a-t-il rajouté. Mercredi soir, plus de 800.000 Brésiliens avaient déjà signé une pétition pour que le film soit retiré du catalogue. Mais on s'attend surtout à un bel effet Streisand, le programme profitant probablement de la publicité gratuite que lui a faite l'Eglise hors des frontières brésiliennes.