

Sa fuite rocambolesque du Japon vers le Liban a surpris le monde entier. Une exfiltration qui, comme on l'imagine, a coûté extrêmement cher. Selon le Financial Times, Carlos Ghosn aurait déboursé la modique somme de 20 millions de dollars pour quitter le territoire nippon. Mais comment a-t-il fait, au juste ? De nombreux mystères entourent encore cette évasion, digne d'un film hollywoodien. L'homme d'affaire a tenu à éclaircir quelques zones d'ombres, lors d'une conférence de presse ce 8 janvier, mais pas à ce sujet . En prélude, son avocat avait déclaré sur BFM TV que l'ex-magnat de l'automobile allait vraisemblablement donner une liste de noms de personnes qu'il estime responsables de l'affaire ayant conduit à son incarcération, soulignant « Quand on n'a plus à ménager ceci ou cela, quand on n'est plus sous cette sorte de pression qui s'exerçait sur lui au Japon, à ce moment-là il faut dire les choses »
Une conférence de presse débutée en Français, en Anglais et en Arabe, lancée sur un « Aujourd'hui est une journée très importante pour moi » rappelant qu'il « avait été interpellé brutalement » et que depuis « Je n'ai pas connu un moment de liberté depuis le 19 novembre 2018. Il est impossible pour moi d'exprimer la joie que je ressens aujourd'hui, d'être enfin réuni avec ma famille. » Il continue : « J'aimerais d'abord exprimer ma profonde gratitude à ma femme, Carole, mes quatre enfants, mes sœurs, ma mère », tout en soulignant que les allégations qui le concernent sont infondées.
Rappelons qu'il avait été arrêté et inculpé au Japon en 2018 pour des inexactitudes concernant ses revenus dans les rapports annuels de Nissan remis aux autorités boursières, mais aussi des malversations financières. Tout comme son bras droit, Greg Kelly, qui a également été arrêté en novembre dernier et qui est toujours en détention. « Pourquoi les procureurs ont-ils fait fuiter des informations fausses et dissimulé des informations disculpatoires ? Pourquoi souhaitaient-ils m'empêcher de parler pour présenter ma version des faits ? Pourquoi m'ont-ils interdit tout contact avec mon épouse ? »
Il a ensuite détaillé les points qu'il allait aborder lors de cette conférence de presse. « Pourquoi l'affaire a éclaté et comment ? Je voudrais vous raconter ce qu'il s'est passé ces derniers 14 mois. Je voudrais également parler de Renault et Nissan. Les deux raisons principales pour lesquelles ce calvaire a commencé sont notamment le fait que les recettes de Nissan ont commencé à décliner. » Carlos Ghosn a préféré ensuite se concentrer sur Mistubishi. « Quand je suis parti de Nissan, l'entreprise avait des revenus de plus de vingt milliards. Tout allait bien. Puis Hiroto Saikawa est devenu le PDG et les chiffres ont commencé à tomber. Malheureusement, un CEO reste en place s'il donne des résultats. »
La seule manière de se débarrasser de Renault était de se débarrasser de moi.
Il explique également que la Loi Florange, passée en France, a limité les revenus des actionnaires. Ce qui a froissé les dirigeants de Nissan, comme les autorités japonaises. « Certains de nos amis japonais ont pensé que la seule manière de se débarrasser de Renault était de se débarrasser de moi. » L'homme d'affaire a ensuite donné des noms impliqués dans ce « complot », bien connus de l'affaire Carlos Ghosn, comme Hiroto Saikawa (CEO de Nissan) mais aussi, le cadre Hitoshi Kawaguchi, qui faisait partie de la communication chez Nissan, tout comme Hidetoshi Imazu. L'ancien PDG a également martelé qu'il avait été arrêté par erreur : « J'ai été arrêté pour des revenus différés, qui n'avaient pas encore été décidés et que je n'ai jamais reçu. Je suis parti parce qu'il n'y avait aucune chance que je sois traité équitablement. »