Propagation du coronavirus: le guide pour tout comprendre

Le virus venu de Chine est arrivé en Europe avec trois cas avérés en France. À quel point faut-il s'inquiéter ?

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Qu'est-ce qu'un coronavirus ?

C'est une famille de virus à l'origine d'affections pulmonaires, allant du rhume banal à de graves infections respiratoires. Jusqu'ici, six espèces de coronavirus étaient connues. Le nouveau, baptisé 2019-nCove est la septième.

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Comment se transmet-il ?

À l’origine, les coronavirus comme les grippes aviaires se trouvent chez des animaux dits « espèce réservoir ». Pour le SRAS, qui avait sévit en 2002-2003, la chauve-souris était porteuse sans en être affectée. Elle l’a ensuite transmise à une autre espèce, « l’hôte intermédiaire ». Parfois, il y a une mutation du virus lors du passage de l’ « espèce réservoir » à « l’hôte intermédiaire » qui fait qu’elle devient transmissible à l’homme. C'est ce qui s'est passé en décembre dernier dans la ville de Wuhan. Les experts soupçonnent que, comme pour le SRAS, la transmission s'est faite dans un marché ouvert (« wet market ») où on vend des animaux sauvages vivant.

A quel point le virus se propage-t-il?

Jusqu'à présent, 80 personnes sont mortes du virus qui est apparu dans la ville chinoise de Wuhan en décembre. Deux mille personnes seraient infectées. Des chiffres qu'il faut prendre avec précaution.

Des cas ont été relevés au Japon (quatre), à Hong Kong, à Singapour et aux Etats-Unis. Ce week-end, la France a relevé trois cas (deux à Paris et un à Bordeaux). La Belgique est encore épargnée.

Si le 2019-nCove rappelle le SRAS, qui avait contaminé 8.000 personnes et tué 800 personnes en 2002-2003, il s'en différencie aussi. Il est plus contagieux, mais moins puissant. Seul un cas sur quatre est considéré comme grave.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes sont proches de ceux de la grippe (fièvre, toux sèche, essoufflement...), mais si vous n'avez pas été en Chine récemment (endéans les deux dernières semaines) ou été en contact avec une personne dont il a été avéré qu'elle est porteuse du virus, il ne faut pas s'inquiéter.

Si, par contre, ces deux conditions vous concernent, que faire ? Les médecins préconisent de ne surtout pas aller à l'hôpital pour éviter de contaminer d'autres personnes. Appelez votre médecin qui viendra lui-même vous ausculter et enverra l'échantillon en laboratoire pour vérifier si vous êtes bien atteint du coronavirus. En attendant les résultats, restez chez vous, et restez isolé.

Comment arrêter le virus ?

Le coronavirus ne s'arrêtera pas de lui-même. Il risque même de muter (il pourrait devenir plus dangereux, se propager plus vite...). Le seul moyen d'arrêter le virus est par des mesures politiques comme limiter les déplacements, détecter et traiter les patients en isolement...

C'est d'abord en Chine que ces mesures doivent être prises, et elles l'ont été. Les autorités ont mis la ville de Wuhan en quarantaine, ont restreint les voyages dans une douzaine de villes (ce qui implique 36 millions de personnes), ont interdit les rassemblements de masse et construisent en ce moment un hôpital à Wuhan même. Les Etats-Unis et nombre de pays asiatiques et européens ont renforcé le dépistage des voyageurs en provenance de Chine. La France, notamment, a mis en place une « équipe médicale d’accueil » à l’aéroport de Roissy.

L'Organisation Mondiale de la Santé ne considère toujours pas le nouveau coronavirus comme une urgence internationale, mais doit à nouveau se réunir cette semaine. Une réunion de coordination européenne est prévue ce lundi pour établir des mesures afin de faire face à la propagation du virus. L'Europe reste jusqu'à présent peu touchée.

Pour le reste, les experts attendent d'en savoir plus sur les sources du virus.

La Belgique doit-elle s'inquiéter ?

En Belgique, on est prêt. C'est du moins ce que répètent les experts. D'autant plus que la population belge dans la région de Wuhan ne doit pas excéder la douzaine de personnes. Concrètement, après l'épidémie du SRAS en 2002-2003, le Royaume a mis en place deux centres de référence pour les maladies respiratoires hautement contagieuses : le CHU Saint-Pierre de Bruxelles et l'Hôpital universitaire d'Anvers. Cela signifie que les médecins savent exactement quoi faire et à quel moment ils doivent penser au coronavirus (les deux conditions : symptômes de la grippe et connexion avec la Chine ou un cas avéré endéans les deux semaines). Un cas suspect avait été pris en charge samedi parce qu'il revenait de Chine et avait les symptômes de la grippe. Après analyses, il s'est avéré que la personne avait « juste » une grippe. En clair, notre pays est prêt. Il faut rester vigilant mais ne pas s'inquiéter outre-mesure.

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