
Négociations: Koen Geens, l'homme providentiel?

C'est une première qui bouscule le royaume endormi depuis le 26 mai dernier. Le roi a convoqué le couple d'informateurs ce vendredi soir, Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V). On a vu le président du CD&V repartir tête baissée en claquant les talons sur les pavés de l'entrée du Palais royal. Son manteau à carreaux vert s'est évanoui dans la nuit sans la moindre déclaration. Dans la foulée, Georges-Louis Bouchez a trouvé adroit de renier toute idée qu'il avait été congédié sur Twitter. Le fait est pourtant là : après huit semaines d'une mission dont on ne sait à peu près rien en-dehors d'un bouquet de fleurs porté à la reine Mathilde, c'est terminé.
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Le taureau électoral tournait en rond
Koen Geens est arrivé peu après au Palais. Tout ceci dans une orchestration totalement inhabituelle pour un roi plutôt appliqué d'ordinaire à respecter les calendriers. Pile sur le fil aussi un 31 janvier, soit la fin de la période des bons vœux. Et au lendemain d'un discours très politique d'un roi qui a promis l'unité du pays ce jeudi pour les années à venir. Philippe a pris d'une certaine manière le taureau électoral par les cornes et il a agité un chiffon orange devant l'animal qui tournait en rond depuis tant de mois.
Geens a les clés du royaume entre les mains
Le CD&V, resté jusqu'ici collé à son partenariat avec la N-VA, a indéniablement les clés du pays en mains. Et l'imperturbable Koen Geens a gardé la ligne jusqu'ici d'une coalition réunissant PS et N-VA. Les deux partis ennemis du nord et du sud n'ont, on le sait, pas le premier des atomes crochus pour parvenir à négocier. Mais Koen Geens va donc taper sur le clou encore et encore pour qu'il finisse peut-être par s'enfoncer. Le roi l'a en tous cas chargé de prendre toutes les initiatives nécessaires à la formation d'un gouvernement. Pendant ce temps, Georges-Louis Bouchez faisait savoir sur Twitter qu'il avait (ouvert?) un chemin.
Le Palais l'a dit autrement. "Le Roi a constaté que les discussions entre partis n’ont pas encore permis de former une coalition soutenue par une majorité parlementaire. Il a chargé Monsieur Koen Geens de prendre les initiatives nécessaires permettant la mise en place d’un gouvernement de plein exercice."