Politique: la menace de nouvelles élections se rapproche

Le totem de nouvelles élections est désormais planté au beau milieu du champ de bataille des négociations. Le grand manitou Bart De Wever a même fixé le timing. On lancerait la course électorale en mai pour voter en juillet.

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Désillusion, irritation, déception ? Les Belges expriment peu leurs émotions face à l’absence de “ vrai ” gouvernement depuis plus d’un an. Mais ils sont de plus en plus nombreux à dégoupiller, dans un coin de leur tête, l’arme de destruction massive que pourraient être de nouvelles élections.

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Un sondage vient de montrer que de plus en plus de Flamands se résignent à cette idée alors que les Wallons restent un peu plus en retrait. Ainsi la moitié des Flamands souhaitent des nouvelles élections et un francophone sur trois est acquis à cette option. En cas de nouveau scrutin, la menace annoncée est un choix majoritaire pour les extrêmes ou pour l’absentéisme.

Réussir ou revoter

En attendant, le roi vient de nommer un nouveau “ missionnaire ” en la personne de Koen Geens, CD&V. Le ministre de la justice a toujours été un partisan de garder la N-VA à bord. Or si les négociations tournent en rond depuis le 26 mai c’est bien autour d’une coalition réunissant PS et N-VA, option jugée à de multiples reprises impossible par les différents acteurs. Tout a été tenté pour sortir de l’ornière, en particulier Paul Magnette (PS) qui a tenté de décoller les libéraux des nationalistes. À ce stade, que tenter encore ? Avant d’être une issue fatale, brandir de nouvelles élections comme solution est une façon de mettre une pression maximale sur les partis démocratiques. Bart De Wever l’a compris comme tel puisqu’il vient de fixer le mois de mai comme deadline pour stopper toute discussion et lancer une course électorale qui nous mènerait au début de l'été. Et si la pression est mise, elle l’est en faveur de l’ “ impossible ” coalition violette-jaune qui inclurait PS et N-VA. Miet Smet, une ancienne du CD&V, a abondé en ce sens pour soutenir Koen Geens. “ S’il ne réussit pas, nous ne serons plus très loin de nouvelles élections. Et si de nouvelles élections surviennent, je crains pour les partis traditionnels, y compris la N-VA ”.

La piste de la réforme de l'Etat

Alors ? Dans les rangs francophones, il existe bien un levier pour permettre à la N-VA de participer à un gouvernement, celui du MR qui non seulement ne s’y est jamais opposé mais en plus a éprouvé cette cohabitation sous le gouvernement Michel. Plus fort encore : Jean-Luc Crucke (ministre wallon MR) vient d’entrouvrir, si pas une porte, au moins une fenêtre à une septième réforme de l’État. Sa justification est que “ comme tout le monde le sait, notre modèle institutionnel ne fonctionne pas ”. Il pose toutefois la limite en barrant la route au confédéralisme appelé de ses vœux par les nationalistes. Une énième réforme de l’État comme sparadrap pour recoller le Nord et le Sud divisé comme jamais entre la gauche et la droite ? Dans la cour de récréation des négociations se joue un jeu que l’on peut définir comme ceci : je te tiens, tu me tiens par la barbichette de nouvelles élections.

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