
Réussir votre propre transition énergétique

Pour que la Belgique et l'Europe réussissent leur transition énergétique, chaque citoyen et chaque entreprise doivent prendre leurs responsabilités. Actuellement, selon les chiffres du groupe de transport de l'électricité Elia, 48,8 % de notre énergie a été en 2019 produite par le nucléaire. Le mix électrique a en outre été composé de gaz (27,2 %), de l'éolien (9,5 %) et du solaire (4,2 %). Le reste venait d'autres énergies fossiles et des importations. "Il faut un changement de société systémique via des politiques ambitieuses, commence à raison l'ingénieur civil et président de l'ASBL Fin du nucléaire Francis Leboutte. Mais cela ne signifie pas qu'on doit rester les bras croisés patientant que le tout-renouvelable s'impose. D'autant que, selon les études les plus optimistes, cela pourrait être une réalité en 2050. Certainement pas avant.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Sur ce point-là, tout le monde s'accorde même les industriels. "Toute entreprise doit s'inscrire dans l'évolution des enjeux sociétaux, en l'occurrence ceux définis par les citoyens à travers le Parlement européen et la Commission, explique le CEO de Engie Electrabel Philippe Van Troeye. Il serait stupide que notre but soit uniquement de continuer à vendre de l'énergie électrique. Si on pense comme cela, on n'existe plus en 2050." Mais que faire concrètement pour réussir sa transition énergétique? On vous donne des pistes.
Se fournir chez des coopératives vertes
"En s'orientant vers des fournisseurs qui assurent fournir de l'énergie verte, c'est déjà un pas en avant", répond Francis Leboutte. En Belgique il en existe plusieurs. Greenpeace a réalisé un classement consultable sur www.monelectriciteverte.be. Les plus respectueux de l'environnement seraient ainsi les coopératives vertes Cociter, Ecopower et Energie 2030. Luminus et Essent seraient les plus néfastes pour la Planète.
Produire sa propre énergie
Il est en outre désormais possible de produire sa propre énergie en installant, par exemple, des panneaux photovoltaïques voire une éolienne domestique ou un arbre à vent.
Rénover les bâtiments et le matériel
Le CEO de Engie Electrabel encourage aussi les rénovations. "La mobilité et l'efficacité énergétique des infrastructures de notre pays souvent anciennes sont les deux grands pôles qui doivent dans les 20 prochaines années contribuer à l'objectif de réduction de l'empreinte CO2. Il faut agir pour réduire la consommation. Notamment chez nos grands clients. Dans les piscines, les bâtiments publics, les écoles, les hôpitaux… Nos solutions permettent en moyenne de réduire la consommation de près de 25 à 30 %. Mettre des LED par exemple permet de gagner 80 % de consommation électrique. Réduire la consommation se fait chez les clients résidentiels avec des thermostats intelligents, le remplacement de chaudière,…"
Changer ses habitudes
Enfin, réussir sa propre transition d'énergie passe évidemment par la fin du gaspillage en pensant à éteindre ses lumières et ses chauffages ou retirer les appareils électriques des prises de courant lorsque l'usage n'est pas indispensable.
Damien Ernst, expert en énergie à l'ULiège, termine: "Le citoyen consommateur est au-delà de cela un peu dépossédé sur sa marge de manœuvre. Il peut bien sûr ne plus prendre l'avion, mais il reste un consommateur qui ne sait pas vraiment écarter son comportement de l'impact écologique global du système énergétique belge. Le débat sur les habitudes des Belges a lieu tous les jours. C'est honorable. Mais force est de constater que ça ne marche pas. Les Belges n'ont jamais autant pris l'avion qu'en 2019. Ce qu'il faut vraiment, c'est regarder la réalité en face et se dire: comment mettre la main sur des capacités d'énergie significatives vertes et pas chères?" Mais cela la marge de manœuvre des citoyens…