Élections aux USA : les démocrates tiennent-ils déjà leurs favoris ?

Bernie Sanders et Pete Buttigieg sont arrivés en tête dans l’Iowa et le New Hampshire. Mais d’autres candidats sont en embuscade et comptent bien revenir en force, notamment le 3 mars avec le Super Tuesday.

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C’est le duel inattendu qui met du peps à la campagne américaine. Les sondages pouvaient laisser prévoir un face-à-face Biden-Warren chez les démocrates, voire Biden-Sanders. Il n’en est rien  ! Au menu, on retrouve un parfait outsider : Pete Buttigieg, candidat centriste. Il s’impose d’une courte tête devant le sénateur Bernie Sanders dans l’Iowa et le suit de près dans le New Hampshire.

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Ils mènent donc la course en obtenant chacun une bonne vingtaine de délégués, ceux qui participeront au vote final décidant du candidat démocrate face à Trump. Le chemin est encore long  : ils en ont besoin de 1990 pour remporter l’investiture. Mais est-ce que leurs victoires leur permettent déjà de résumer la primaire démocrate à un combat à deux ?

Grand élagage en prévision

Les candidats à la peine ont en effet du souci à se faire. « Les premières étapes des primaires servent surtout à éliminer les candidats qui ne peuvent plus suivre financièrement  », explique Régis Dandoy, politologue à l’ULB. « A priori, pour ceux qui ont moins de 3 %, la course est terminée pour eux, à moins d’une grosse surprise ou d’un scandale ».

Certains l’ont déjà compris : Andrew Yang, partisan du revenu universel, et Michael Bennet ont jeté l’éponge après leurs échecs dans les deux premiers États. Ils ne sont plus que neuf à vouloir défier Trump. Joe Biden, ancien vice-président d’Obama, et Elizabeth Warren, très marquée à gauche, ne sont pas non plus à l’abri malgré de bons scores dans les sondages nationaux. « Ce qui est crucial pour eux deux, c’est que dans les 2-3 semaines, ils doivent mettre fin à cette spirale négative en remportant des États », juge Régis Dandoy.

Un suspense qui reste intense

Tout espoir ne serait pourtant pas perdu pour ces malchanceux, laissant présager une possible remontada. « Vu le nombre très faible de délégués pour l’instant en jeu, ces candidats restent dans la course, même si cela donne un ton à la campagne. Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi Michael Bloomberg qui n’a pas participé aux premières étapes des primaires. Il mise sur le Super Tuesday (ndlr : jour où plusieurs États votent en même temps, le 3 mars) où il a investi de grands moyens en publicités, spots télévisés et radio. On ne connait pas encore l’impact de cela mais en une journée, il peut changer la donne ».

Une autre personne peut aussi faire office de trouble-fête. Son nom : Amy Klobuchar, sénatrice modérée du Minnesota. C’est la surprise du New Hampshire où elle dépasse même Biden et Warren, en décrochant la troisième position. Elle empêche même ces deux-ci d’obtenir des délégués. Elle en emporte six, ce que ne manque pas de remarquer Régis Dandoy  : « Il est possible qu’elle puisse revenir dans la course grâce à un cercle vertueux. Cela fait qu’on aurait plus ou moins trois favoris, pour l’instant. Mais tout est encore possible. C’est ça la magie des primaires aux États-Unis ».

Cette magie pourrait donc se traduire par des retournements de situation. D’ici le « Super Tuesday », le Nevada (22 février) puis la Caroline du Sud (29 février) doivent encore voter. Le 3 mars permettra de voir si Sanders et Buttigieg sauront rester sur le podium ou Biden et Warren arriveront à faire oublier leurs mésaventures. Ce jour-là, 1357 délégués seront en jeu.

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