Coronavirus: combien de temps va durer l'épidémie ?

L'Europe est à son tour durement touchée par le Covid-19. Jusque quand ?

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À cela, il est impossible de répondre avec certitude. Le virus étant nouveau et de source toujours inconnue. Néanmoins, quelques pistes peuvent être avancées.

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Le printemps va-t-il arrêter l'épidémie ?

Non. C'est une idée reçue qui a été reprise par Donald Trump. Pour lui, logiquement, avec les beaux jours, l'épidémie de cette «  grosse grippe  » va s'arrêter d'elle-même. Une hypothèse que certains scientifiques ont aussi émis, tout en restant très prudents. Car la grippe H1N1 avait eu son pic en plein mois de juillet. Et que, comme écrit plus haut, le Covid-19 circulant pour la première fois dans l'air, il ne risque pas de s'arrêter simplement avec le retour du soleil.

Combien de temps risque de durer l'épidémie?

Deux à trois mois. C'est la durée moyenne d'une épidémie qui suit en général un même schéma. Selon le directeur du centre national de référence de la grippe à Lyon Bruno Lina, interrogé sur Europe 1,  « il va y avoir des infectés, ils vont guérir et devenir immunisés. Cette immunité va freiner la diffusion du virus, voire arrêter l'épidémie si elle est couplée à des mesures d'hygiène et des mesures barrières  ». Il ajoute qu'il faut s'attendre à « plusieurs vagues ».

Le plus dur est-il passé en Chine  ?

Oui. Selon un rapport de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) publié le 28 février après une mission en Chine, le pays a réussi ce que la plupart des experts pensaient impossible: contenir l'épidémie. De près de 2.500 nouveaux cas le 10 février, ce nombre a chuté à un peu plus de 400 deux semaines plus tard. Il y a quelques jours, la Chine a rapporté 200 nouveaux cas. Le pic de la maladie semble avoir été atteint fin janvier. Mais cela a été rendu possible au prix « d'un effort parmi les plus ambitieux, agiles et agressifs de l'histoire », note le rapport.

En clair, des politiques de mises en isolement drastiques (près  de 50 millions de personnes confinées chez elles dans la région de Wuhan - mais aussi ailleurs - depuis le 23 janvier) et de la très haute surveillance de la population (notamment à l'aide de technologie dernier cri). Cela a permis de contenir le virus au sein des ménages, mais au prix d'un abandon quasi complet d'une vie sociale.

Et ailleurs  ?

C'est la question qui se pose aujourd'hui, alors que le centre de l'épidémie semble s'être déplacé vers l'Europe. De telles mesures liberticides sont-elles ne fut-ce qu'envisageables?  La Belgique est en ce moment en phase 2 (sur 3) de gestion de l'épidémie. Cela signifie que le virus est présent sur le territoire et que des mesures ne sont prises pour éviter la propagation que si une personne présente des symptômes ou a été en contact avec une personne diagnostiquée. Contrairement à la France, il n'est pas (encore?) question d'annuler des événements ou d'interdire des rassemblements, de fermer des écoles ou des entreprises.

La France, qui est plus atteinte, est elle aussi en phase 2. C'est-à-dire qu'elle cherche à freiner l'épidémie. Mais elle donne déjà un avant-goût de la phase 3 en annulant des événements qui rassemblent plus de 5.000 personnes. Le premier ministre Edouard Philippe a laissé entendre que le pays pourrait passer en phase 3 dans les jours ou semaines qui viennent. Cela signifierait notamment la fermeture d'écoles et d'entreprises et de favoriser les transports individuels. Selon les autorités sanitaires européennes, le risque de propagation du Covid-19 sur le continent est jugé de «modéré à élevé» dans les semaines à venir. L'épidémie n'a donc pas encore atteint son pic en Europe.

Reste qu'il faut raison garder. Si la Chine a pris des mesures à ce point drastiques, c'est aussi parce que, foyer de l'épidémie, elle concentre 90% des cas infectés dans le monde.

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