Hôtels, bars, concerts,... Les mille et une nuances de l’impact économique du coronavirus

Le SPF Économie fait état de nombreux dommages collatéraux de l’épidémie actuelle. Quels secteurs sont les plus touchés ?

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Chacun adapte ses habitudes face à la menace du Covid-19. Ces changements, parfois exagérés par rapport au risque réel, ont un impact bien concret. Et il ne s’agit pas ici que des événements annulés comme des concerts. HoReCa, alimentaire, loisirs… S’ils sont tous touchés, certaines de leurs branches souffrent plus que d’autres.

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L’HoReCa plus ou moins impacté en fonction du public des établissements

Dans l’HoReCa, c’est l’hôtellerie qui souffre le plus. La raison : elle dépend beaucoup plus des étrangers que la restauration. On peut encore renforcer cette analyse au niveau local. « La zone rurale est pour le moment un peu moins impactée, au contraire des zones citadines. Au plus on se rapproche d’un profil de clientèle d’affaires ou lié au trafic aérien, notamment à Bruxelles, Charleroi et Liège, au plus on a d’annulations et moins de réservations », précise Thierry Neyens, président de la fédération HoReCa en Wallonie.

Dans la restauration au contraire, alors qu’elle est moins touchée que l’hôtellerie, la tendance à la baisse du chiffre d’affaires est plus globale, que l’on soit dans les villes ou à la campagne. Si les restaurants chinois et maintenant italiens sont plus concernés que d’autres, des pertes sont constatées de façon générale.

« Certains vont peut-être éviter d’aller là où il y a des flux plus importants de clients et donc plus de risques. Mais est-ce que des plus petits établissements s’en sortiront mieux que d’autres ? Je ne crois pas. Dans la mesure où les gens restent chez eux, on se dirige vers des difficultés globales », s’inquiète Thierry Neyens. Il craint tout particulièrement à la capacité de résistance des établissements, certains ne pouvant pas tenir comme cela longtemps. Le payement des obligations et des crédits à la fin du mois est particulièrement redouté, alors que l’année 2020 a mal commencé pour l’HoReCa. Un premier vrai bilan sera donc à faire fin mars.

Une préoccupation toujours plus croissante dans l’alimentaire

Un autre secteur qui est particulièrement concerné par le coronavirus, c’est celui de l’alimentaire. Contrairement à ce que montrent certaines vidéos tournées dans des supermarchés à l’étranger, aucun rayon n'a été dévalisé en Belgique. La situation est pour l’instant stable. Mais petit à petit, les sujets de préoccupations s’accumulent.

Les filières qui dépendent directement de la demande chinoise ont été, assez logiquement, les plus impactées. C’est le cas de celle du chocolat, dont les ventes sont normalement importantes lors du Nouvel An chinois, mais aussi des produits dans les free shops, particulièrement appréciés de la clientèle asiatique.

Toutes les entreprises qui établissent d’importantes commandes en Asie ont également été touchées. « Le problème n’est pas tant l’approvisionnement mais l’aspect commercial. Les exportations représentent la moitié de notre chiffre d’affaires », explique Nicholas Courant, le directeur de la communication de Fevia représentant le secteur alimentaire. Il note que les commandes normalement passées lors des rencontres en Asie sont désormais impossibles à établir.

En dernier lieu, il y a l’impact strictement européen. Si le marché asiatique représente un débouché en pleine croissance, la majorité des ventes se fait logiquement dans les pays limitrophes. La perspective de voir les commandes se réduire en Europe, encore une fois à cause d’annulations de foires, inquiète le secteur parce que cette fois-ci, toutes les filières sont concernées.

Mais pour limiter le choc, que faire ? « C’est difficile et nous avons un nombre limité de possibilités. On doit d’abord rassurer la population qui n’a pas besoin de céder à la panique car tout le secteur alimentaire est contrôlé, et puis on a besoin d’un soutien politique. À part cela, on peut juste compter sur le fait que, normalement, cette situation n’est que temporaire », conclut Nicholas Courant.

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