
Contre le Covid-19, l’entraide s’organise

Petit à petit, la Belgique se met à l’arrêt. Toute une série d’établissements ferment leurs portes : les écoles, les magasins, les restaurants… Cela n’est pas sans créer de problèmes logistiques affectant tout un chacun. Face à cette problématique, plusieurs mouvements citoyens se mettent en place. À Liège, dans le Brabant wallon, à Bruxelles… les habitants s’organisent. À Saint-Gilles, c’est Géraldine Nethercott, professeur de yoga et chargée de communication dans une entreprise d’énergies renouvelables, qui a pris les devants pour organiser l’entraide dans sa commune.
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Mieux communiquer pour mieux aider
Tout a commencé la semaine dernière, peu avant que le gouvernement n’annonce ses mesures drastiques pour éviter la propagation du virus. « J’étais devant la télé à attendre ce qui allait se passer et je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de problèmes évoqués : gérer la venue dans les hôpitaux, les enfants qui n’allaient pas à l’école, les grands-parents… Face à ce climat anxiogène, j’ai voulu trouver des solutions à l’échelle locale en essayant de mettre en place des plateformes où on pouvait aider ses voisins », dit Géraldine Nethercott.
Après s’être renseignée sur ce qui existait déjà, notamment avec la page Facebook « I love Saint-Gilles », elle devient très active en ligne, jusqu’à créer un tout nouveau groupe Facebook : « Entraide et solidarité à Saint-Gilles ». « Sur celui-ci, chacun propose ses disponibilités et ses besoins. L’idée est que chacun puisse communiquer. On a aussi imprimé des flyers pour les distribuer dans les boîtes aux lettres, d’une part pour toucher les personnes âgées qui ne sont pas sur internet, mais également pour éviter les contacts. On pense aussi aux infirmiers et aux médecins qui vont avoir des horaires très chargés et qui ne pourront pas garder les enfants », explique Géraldine Nethercott.
L’heure est à l’anticipation
Pour l’instant, on n’est encore qu’aux prémices de cette plateforme qui vient à peine de naître. Les choses prennent toutefois forme progressivement. « L’idée est que chacun puisse contribuer à aider les plus vulnérables à sa petite échelle. Par exemple, quelqu’un qui irait au supermarché pour déposer les courses devant la porte d’un autre. On sait aussi que l’on doit éviter un trop grand nombre de contacts, notamment si l’on doit s’occuper d’enfants. Il y a aussi des personnes qui proposent d’en appeler d’autres qui seraient isolés. Les prochains jours serviront de test avec le manque de garderies. C’est là que l’on verra les réels besoins et demandes », explique l’organisatrice qui profite aussi de son temps libre pour faire les courses pour d’autres.
Parmi les demandes, on trouve par exemple un homme qui demande de l’aide pour s’occuper de son chat s’il devait se faire hospitaliser. Une femme tente de trouver quelqu’un pour veiller sur sa mère si quelque chose devait arriver. « Généralement, les gens essayent de prévoir pour ne pas être pris de court. On doit être solidaire aujourd’hui parce que l’on va tous passer par des moments difficiles. Cela va être quelque chose d’inconnu et créer beaucoup de stress, surtout pour les personnes isolées et les personnes fragiles. C’est nécessaire d’être là les uns pour les autres. Sinon on ne va pas y arriver ».