Coronavirus: va-t-on continuer à ramasser les déchets?

Les employés qui collectent les déchets sont eux aussi un service de première nécessité qu'il faut soutenir et préserver. Grogne et absentéisme s'y font sentir mais le secteur s'organise. En attendant, trop de gens se ruent dans les parcs à recyclage restés ouverts.

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Tout ne peut pas s’arrêter. L’hygiène est un seuil en dessous duquel on ne peut pas imaginer descendre. La collecte des déchets est donc un point crucial si on ne veut pas ajouter de la crise à la crise. Or dans les rangs des employés, de la mauvaise humeur s’est fait entendre. L’inquiétude face au coronavirus est évidente. Des employés ont réclamé du gel désinfectant. À Bruxelles, on se veut rassurant malgré cela. La grogne enregistrée ce matin concerne la collecte des déchets “ du côté professionnel ”, soit dans les magasins, les écoles, les restaurants. “ Ces collectes sont de toute façon limitées vu les circonstances. La situation est sous contrôle, rassure Étienne Cornesse, porte-parole de Bruxelles-propreté. Il n’y a pas un sac qui traîne en ville. Nous ne voulons pas que Bruxelles devienne Naples ou Rome, qui sont de très belles villes par ailleurs. Nous assurons les services. ”

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"On veut rester totalement fonctionnels"

En Wallonie, sept intercommunales gèrent les déchets au sein de Copidec ( Conférence permanente des intercommunales Wallonnes de gestion des déchets), là où il n’y en a qu’une à Bruxelles (Bruxelles propreté). Pour le moment, l’absentéisme lié à la crise reste gérable. En Wallonie, les trois ministres compétents ont décidé de prendre les devants et une série de mesures envisageant tous les cas de figure. Et de le faire savoir. “ On veut rester totalement fonctionnels. S’il le faut, on s’adaptera et on mettra alors l’accent sur la collecte à domicile des sacs-poubelles des déchets résiduels et organiques ”, fait valoir Pascaline Leruth, chargée de projet chez Copidec.

La circulaire wallonne confirme que la méthode de collecte en porte-à-porte et via des points d’apports volontaires (bulles, conteneurs enterrés…) est prioritaire par rapport à la collecte dans les recyparcs et aux apports directs dans les ressourceries, les magasins de seconde main ou les donneries. “ En effet, la collecte en porte-à-porte permet de limiter les contacts entre les personnes et donc d’éviter toute nouvelle contamination au Coronavirus ”, justifient les ministres Céline Tellier (écolo), Pierre-Yves Dermagne (PS) et Christie Morreale (PS). Ils précisent aussi que des instructions très claires devront être données aux citoyens pour que ceux-ci ne déposent pas de mouchoirs en papier souillés dans ce flux de déchets collectés sélectivement, mais bien dans leur poubelle tout-venant fermée. À Bruxelles, rien de tel au niveau officiel mais on assure que des plans alternatifs sont envisagés.

Des gens se ruent dans les parcs à recyclage

En attendant, rester chez soi donne l’idée à certains de faire le grand ménage de printemps. Pour le moment, les parcs à recyclage restent ouverts partout en Wallonie comme à Bruxelles. Mais il ne s’agit pas pour autant de s’y ruer. “ Ces derniers jours, on a eu des surprises sur les recyparks. Certains ont décidé de trier leur garage et se sont montrés agressifs envers le personnel. Ce n’est pas le moment alors qu’on a comme mot d’ordre de limiter les contacts entre les personnes. Il faut rester cohérent et raisonnable ”, explique Pascaline Leruth. Même topo à Bruxelles où des gens obligés de rester chez eux et voyant le beau temps se pointer ont voulu se débarrasser d’un tas d’encombrants et autres déchets. Dans le cas où on se rend dans un parc à conteneur, les consignes restent de mise : il faut respecter les distances de sécurité, ouvrir son coffre soi-même et présenter sa carte sans que l’employé ne doive la toucher. Ce n’est pas le moment non plus d’amener ses déchets de jardin.

Dans la crise du coronavirus, les employés dédiés à la propreté et aux déchets sont des acteurs de première nécessité au même titre que le personnel médical. C’est en tout cas ce que soulignent aujourd’hui les ministres wallons.

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