
Confinement: 10 conseils pour éviter le burnout parental

Les psychologues sont inquiets. Les conditions dans lesquelles vivent les familles actuellement sont à risque. Le burn-out parental est un danger non négligeable. « On reçoit déjà pas mal d'appels de personnes en difficultés », rapporte Isabelle Roskam, professeure à la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation de l’UCLouvain. « Le burn out survient quand il y a trop de stress et plus assez de ressources pour y faire face. Or les parents sont privés des grands-parents pour donner un coup de main, d'un resto pour souffler et d'un travail épanouissant. »
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Violence, négligences, idées suicidaires
Le burn-out engendre des comportements de négligence et de violence. Le premier signe, c'est une sensation d'épuisement émotionnel et physique. L'idée de se lever le matin devient difficile. On peut aussi s'inquiéter quand on devient un parent froid qui n'est plus connecté aux émotions de ses enfants, quand on agit en pilotage automatique. Enfin, la perte de plaisir à exercer son rôle parental doit aussi alerter. « Si le burn-out s'installe, le parent concerné peut avoir des idées suicidaires, prévient Isabelle Roskam. Il peut y avoir par ailleurs de la violence verbale ou physique ou encore des négligences sur le plan de l'hygiène. »
Les experts de l'UCLouvain sont en contact avec le ministère afin de dégager une ligne téléphonique si possible gratuite au bout de laquelle les parents pourront dans les jours à venir téléphoner et parler avec une série de personnes formées. Pour ceux qui craqueront complètement, des consultations virtuelles individuelles ou en groupe avec 8 à 10 autres parents seront possibles. Ces aides seront proposées à prix très réduit.
Se faire confiance comme parent
Mais avant d'en arriver là, Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam, chercheuses à l’Institut de recherche en sciences psychologiques de l’UCLouvain, proposent 10 astuces pour traverser cette période plus sereinement. Les voici.
1. Se faire confiance en tant que parent : faites-vous confiance, vous vous adapterez à la situation. Vous l’avez fait jusqu’à présent, il n’y a pas de raison que vous n’y arriviez pas.
2. Qualité plutôt que quantité : ce n’est pas parce que vos enfants sont à la maison que vous devez passer vos journées avec eux. Privilégiez les activités où parents et enfants prennent plaisir à être ensemble.
3. Faites preuve de souplesse : n’hésitez pas à assouplir certaines règles ou à en créer de nouvelles. L’important est de communiquer sur celles-ci pour que tout le monde à la maison comprenne les changements.
4. Mettez vos enfants à contribution : répartissez-vous les tâches en famille, sans oublier les plus petits. Laissez les enfants choisir leurs tâches (ou du moins, donnez-en leur l’impression) sans oubliez de vous inclure dans la répartition. Les tâches peuvent tourner d’un jour à l’autre ou d’une semaine à l’autre.
5. Structurez la journée de vos enfants : les enfants ont l’habitude d’avoir leur journée structurée à l’école. Expliquez leur l’intérêt de planifier leur journée et faites un planning de la semaine avec eux, incluant des moments où les enfants jouent ensemble et s’occupent seul. Faites-en sorte que vos enfants aient l’impression d’être acteurs de leur planning.
6. Improvisez : si c’est possible, laissez-vous vivre et profitez de ces moments pour faire avec vos enfants ce que vous rêviez de faire sans en avoir le temps.
7. Choisissez vos combats : ce n’est pas le moment d’entrer en conflit avec vos enfants. Établissez une liste des comportements que vous êtes prêts ou prêtes à supporter et identifiez les 2-3 comportements intolérables. Prévoyez les sanctions à l’avance et respectez-les.
8. Renoncez à être superwoman ou superman : parents, professeur·es ou travailleurs, vous devez choisir. Ça ne fera pas de vous de mauvais parents pour autant.
9. Veillez l’un sur l’autre : il arrive que l’un des parents soit à la maison et l’autre « dehors ». Même si celui qui est « dehors » travaille plus, c’est pour celle ou celui qui reste que la situation est la plus pénible : elle ou il doit combiner télétravail et garde des enfants. A défaut d’aider, le parent « dehors » doit soutenir son/sa partenaire.
10. Soufflez ! : la situation peut vite devenir tendue. Si vous êtes débordé, prenez l’air. Si la situation devient vraiment intenable, n’hésitez pas à appeler à l’aide. Les psychologues sont là pour ça.