Dix choses à savoir sur Sophie Wilmès

La Première ministre a prêté serment mardi devant le roi, pour un gouvernement de plein exercice. Portrait, en dix points clés. 

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Elle a fait son discours d’investiture devant seulement dix députés, mesures de confinement oblige. Jusque-là Première ministre en affaires courantes, et pas vraiment mise en lumière, Sophie Wilmès (MR) a prêté serment mardi devant le roi Philippe. Elle dirigera désormais un gouvernement de plein exercice.  

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Premières

Fin octobre 2019, Sophie Wilmès devient à 44 ans Première ministre, ce qui est inédit pour une femme dans l’histoire de notre pays. Au 16 rue de la Loi, elle est à la tête d’un gouvernement minoritaire, en affaires courantes. 

Héritage

Elle est la fille de Philippe Wilmès, professeur d’économie à l’UCL, régent de la Banque nationale et ancien conseiller gouvernemental. Sa mère faisait elle aussi partie du sérail étatique et a travaillé dans plusieurs cabinets ministériels.

La politique, une passion

Comme elle l’a expliqué à La Libre Belgique, à la maison, ça ne parlait que de politique. Une voie que la jeune Sophie ne voulait pas suivre initialement, même si c’était une passion. Après un diplôme de l’Institut des hautes études de communication sociales (IHECS), elle devient conseiller économique et financier dans un cabinet d’avocats. Elle signe en 2000 ses débuts en politique : elle est élue conseillère communale à Uccle.

Rhode-Saint-Genèse

C’est son fief. Elle y vit avec son mari Australien et leurs trois enfants. En 2007, Sophie Wilmès devient première échevine de cette commune bourgeoise de la périphérie bruxelloise. Bien qu’aujourd’hui Première ministre, elle siège toujours au conseil communal de Rhode-Saint-Genèse.

Ascension éclair

En 2011, elle n’est « que » première suppléante à la Chambre, pour les élections fédérales. Elle est élue députée en 2014, puis seulement un an après, ministre du Budget sous le gouvernement de Charles Michel, en remplacement d’Hervé Jamar. En 2018, elle récupère en plus la compétence de la Fonction publique, après que la NV-A ait claqué la porte de la Suédoise.

Proche de Charles Michel

Elle ne cache pas sa proximité avec son prédécesseur à la tête de la Suédoise (2015-2019). Sous sa direction, Sophie Wilmès est décrite comme une travailleuse de l’ombre, dévouée et maîtrisant ses dossiers. Au Soir, elle confie : « il y a deux choses qui me caractérisent : la liberté et la loyauté ».

Par défaut ?

En octobre 2019, elle est choisie à la tête du gouvernement fédéral pour succéder à Charles Michel, parti prendre la présidence du Conseil européen. Choix a priori étonnant pour cette discrète ministre du Budget, face à des ténors de la politique belge, comme Koen Geens et Wouter Beke (CD&V) ou Alexander De Croo (Open-VLD). Il se murmure dans les cénacles que le poste sent le souffre. Sans Didier Reynders, devenu Commissaire européen, on dit le MR en manque de personnel politique. Une source citée par Le Soir explique : « C’est la solution qui implique le moins de changements ».

« Francophone rabique »

Les débuts au 16, rue de la Loi sont compliqués pour Sophie Wilmès. Elle doit faire face aux saillies de l’ancien partenaire de gouvernement, la NV-A, qui ne se prive pas pour envoyer des roquettes, dès qu’elle le peut, sur ce qui reste de la coalition fédérale. La Première est ainsi qualifiée de « francophone rabique » par le serial-twitter Theo Francken, l’ancien Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration la considérant comme l’une des tenantes de « l’impérialisme francophone dans la périphérie de Bruxelles », lorsqu’elle était échevine à Rhode-Saint-Genèse.

Mission limitée dans le temps

Sophie Wilmès va diriger un gouvernement de plein exercice (MR/CD&V/Open-VLD), soutenu à distance par un vote de confiance de 9 partis à la Chambre. Son champ d’action sera cependant limité à la gestion sanitaire et économique de la crise du coronavirus et ce, pour trois mois, renouvelables une fois. Sur les autres matières, le gouvernement continuera de fonctionner en affaires courantes, et devra compter sur des majorités à la Chambre pour faire passer d’éventuelles lois.

#KeepSophie

Jusque là relativement inconnue du grand public, Sophie Wilmès est propulsée aux devants de la scène, dans la bataille face au Covid-19. Avant l’annonce de la formation du gouvernement, des internautes ont appelé sur Twitter à ce qu’elle reste Première Ministre. Un hashtag #KeepSophie a fleuri depuis, pour marquer son soutien à Sophie Wilmès.

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