
Le coup de main décisif de l’ULiège face au coronavirus

L’Organisation mondiale de la Santé ne cesse de le répéter. Pour endiguer la pandémie, il faut « tester, tester, tester! » « Vous ne pouvez pas combattre un incendie les yeux bandés. » Avec une moyenne de 3.500 à 4.000 tests effectués par jour, la stratégie belge n’était pas au point. Mais c’est bientôt de l’histoire ancienne. L’ULiège a développé de nouveaux tests automatisés de détection du SARS-CoV-2, a annoncé ce samedi le ministre Philippe De Backer, en charge de la gestion du matériel de lutte contre le coronavirus. Cette prouesse va permettre de réaliser des dépistages massifs dès le début de cette semaine.
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Les chercheurs liégeois sont désormais capables d’effectuer quotidiennement 2.000 tests supplémentaires. Partagée avec les laboratoires pharmaceutiques, leur technique permettra d’atteindre le fameux cap des 10.000 tests souhaités par les autorités, puis progressivement de le doubler.
Quelle technique?
L’Université de Liège a mis au point un test automatisé, moins dépendant de réactifs en risque de pénurie et nécessitant un nombre réduit d'opérateurs. Pour comprendre le fonctionnement de ce test, il faut d’abord connaître la procédure de détection. Première étape, la plus délicate: inactiver le virus, tout en préservant certains de ses composants. Deuxième étape: en extraire le matériel génétique, l’ARN. Enfin, troisième étape: convertir l’ARN en ADN et amplifier ce dernier un grand nombre de fois pour qu’il soit détectable.
Problème: l’approche automatisée de la seconde étape, moins chronophage que l’approche manuelle, nécessite cinq réactifs actuellement en pénurie. En deux semaines, les chercheurs sont parvenus à les fabriquer. Un exploit.
Pour qui?
Le test permet de détecter les porteurs du virus, qu’ils soient malades ou asymptomatiques, fournissant un résultat fiable en une demi-journée. Dès lundi, les premiers à bénéficier de cette nouvelle méthode de dépistage seront les pensionnaires des maisons de retraite et le personnel soignant.