Confiné, le Belge se fait livrer bien plus de colis que d’habitude

Les magasins fermés, les Belges se sont, sans surprise, tourné vers le commerce en ligne. Le nombre de livraison est en augmentation, mais tant la Poste que les sociétés de transport arrivent à suivre.

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Cloîtré à domicile et autorisé à sortir uniquement pour aller faire des courses de première nécessité, et même si les volets de tous les autres magasins sont baissés, les envies de shopping du Belge ne tarissent pas.

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Au contraire, les livraisons à domicile et achats en lignes sont en forte hausse. Du côté de la Poste, les sacs des facteurs manquent d’enveloppes mais les camionnettes débordent de paquets. « Nous constatons une diminution du courrier, et c’est normal », commente Delphine Van Bladel, porte-parole de bpost. « La majeure partie du courrier d’aujourd’hui, c’est l’administratif et il y en a évidemment beaucoup moins. Par contre, nous remarquons une hausse sensible des volumes de colis. On en transporte vraiment beaucoup. »

Cette baisse d’un côté et cette hausse de l’autre permettent donc à bPost de s’en sortir.  Leurs agents ne sont pas encore débordés.

Jacques Lespagnard, secrétaire général de la CGSP Poste, estime que les facteurs livrent 30% de courrier en moins. « J’ai les chiffres tous les jours », précise-t-il, avant de confirmer cette grande hausse de nombre de paquets. « Ce lundi, on était à environ 420.000, alors que d’habitude, c’est plutôt entre 250.000, 300.000… Cela fluctue. Mais tout sera distribué ! »

L’arrivée du facteur attendue

Côté sécurité et hygiène, comme partout, des règles ont été mises en place : distances de sécurité, gel hydroalcoolique et/ou gants et l’autorisation de signer à la place du client en sa présence.

Et si quelques membres du corps médical ont été critiqués et insultés dans leur voisinage par certains mauvais esprits, l’accueil de la camionnette blanche rouge est toujours positif. « Les clients sont toujours très contents de voir arriver nos agents et gardent beaucoup de respect envers eux », explique la porte-parole. « La population aime son facteur, c’est même une des seules possibilités d’encore voir quelqu’un, tout comme aller à la Poste permet de sortir un petit peu de chez soi », ajoute le secrétaire de la CGSP.

Chez les transporteurs aussi

Du côté des sociétés de transport, on constate également une augmentation du nombre d’acheminements de colis vers les particuliers. Pour certaines entreprises, qui travaillent aussi dans le business-to-business, où la quantité de livraison baisse, cet effet de vase communicant est plutôt une bonne chose.

« Nous constatons une baisse d’environ 50% du nombre de livraisons vers les entreprises, magasins et les bureaux », indique Luc de Schrijver, managing director pour GLS Belgique. « Et une grande partie des livraisons restantes vient du fait que certains commerçants sont créatifs. Ils veulent maintenir un petit peu d’activité en gardant, par exemple, leur atelier ouvert et proposent des services à emporter ou livrent eux-mêmes chez leurs clients. Ça devient du semi e-commerce. »

Cette période de confinement complique également souvent la tâche des livreurs. « Ils arrivent devant des volets fermés avec souvent des petits mots de type « appelez ce numéro » ou « passez par l’arrière » La livraison prend parfois plus de temps que d’habitude. »

Mais cette hausse des commandes en e-commerce aide donc GLS à contrebalancer la perte côté b2b. « Le nombre de livraisons chez les particuliers a triplé chez nous. Ce qu’on perd dans un secteur, on le récupère dans l’autre. »

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