
Le coronavirus n'a pas annihilé les autres maladies

Les médecins généralistes ont poussé un gros coup de gueule à l'annonce du déconfinement pour le 4 mai. Non pas parce qu'ils sont amenés à reprendre les consultations « physiques » dans leurs cabinets – bien au contraire. Mais parce qu'ils considèrent que les annonces du politique sont quelque peu précipitées. En somme, alors qu'on leur demande de faire eux-mêmes les tests de dépistage du Covid-19, ils déplorent de ne pas avoir le matériel médical nécessaire, ni pour tester, ni pour se protéger.
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« Le médecin a une obligation déontologique de traitement et de soins, notait l'ordre des médecins dans un communiqué daté du 21 avril. En cas de pandémie, l'accomplissement de son rôle social est primordial pour la collectivité. Cela ne signifie pas qu'il doive faire abstraction de sa propre sécurité ni de celle des autres ».
Selon l'ABSyM (syndicat des médecins), il manque trois conditions pour que les médecins généralistes acceptent de faire les tests dans leurs cabinets : 1. qu'ils disposent de suffisamment de matériel: tests et protections; 2. l'obtention rapide des résultats, « il faut donc prévoir suffisamment de laboratoires de biologie clinique agréés prêts à effectuer ces tests »; 3. qu'ils puissent « équiper leur cabinet de zones distinctes pour effectuer ces tests. Une certaine dose de créativité sera nécessaire ».
En ce qui concerne les protections, le problème semble avoir été résolu par des achats groupés de matériel par le syndicat. Pour le reste, il semble que la confiance entre les médecins et le secteur politique soit au plus bas. Le tout récent contrôle d'inspecteurs de l'INAMI pour vérifier si les charges administratives étaient bien menées dans les hôpitaux et de s'assurer que les médecins n’effectuent pas de prestations en dehors du cadre de la lutte contre le coronavirus n'ont pas aider à la reprise du dialogue...
Quoi qu'il en soit, les médecins généralistes rouvriront les portes de leurs cabinets ce lundi. Pour traiter toutes sortes de maladies et problèmes physiques.
Les dentistes, dermatos, kinés et les autres...
Ce sera également le cas des médecins spécialisés... Qui ont néanmoins continuer à traiter les urgences durant le confinement. Réouverture le 4 mai... En théorie. Car le plan de déconfinement reste flou sur bien des points.
En ce qui concerne les dentistes, particulièrement exposés à l'infection du coronavirus par voie orale, les mesures étaient déjà mises en place avant le confinement : masques FFP2, visières ou lunettes, stérilisation du matériel après chaque patient...
Chacun reprend la route du cabinet avec une certaine crainte et beaucoup de questions. Carinne, dermatologue à Bruxelles, nous explique : « J'ai dû annuler 90% de mes consultations en mars et avril. Le reste était fait via Internet, en vidéo... J'ai de nouvelles capacités sur internet ! Je dois réaménager la salle d'attente, faire en sorte qu'il y ait 1 mètre 50 entre chaque chaise. Et je dois consulter avec un masque FFP2 et mettre une visière en cas d'opération ».
Dans toutes les spécialisations, la reprise va se faire petit à petit et en tâtonnant. Comme dans tous les secteurs, le retour à la « normale » ne se fera pas en une fois.