
Brussels Airlines perd 1.000 emplois

«Un conseil d’entreprise extraordinaire, c’est rarement pour raconter une blague», a commenté au Soir Didier Lebbe, permanent de la CNE, juste avant la réunion de ce mardi 12 mai. Il savait très bien que la décision d’aujourd’hui serait amère et ça n’a pas manqué. En fin de matinée, la sanction est tombée: 1.000 emplois, soit un sur quatre, seront supprimés au sein de la compagnie aérienne. En contrepartie, les 3.000 autres devraient avoir leur avenir garanti mais les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là.
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Un lourd bilan
Qui dit moins d’employés dit forcément moins de vols, et cette équation mathématique a été confirmée dès aujourd’hui. Brussels Airlines va donc passer de 54 appareils à 38, soit une diminution de 30% de sa flotte. Forcément, cela veut aussi dire que les clients auront moins de possibilités de voyager avec Brussels Airlines. La compagnie aérienne n’y a ici pas été avec le dos de la cuillère. Deux des vingt destinations long-courriers vont disparaître mais surtout, les destinations européennes vont passer de 78 à 56, soit une réduction de 30%.
Quant aux employés licenciés, leur avenir fait désormais l’objet d’une grande réunion avec les syndicats et le gouvernement cet après-midi. L’ambition de Brussels Airlines est de collaborer avec les partenaires sociaux pour limiter la casse, à savoir en ayant un minimum de licenciements forcés.
Un sauvetage qui se fait attendre
Avec tous ces sacrifices, Brussels Airlines espère ainsi pouvoir survivre en ces temps de crise alors que ses avions sont cloués au sol depuis le 21 mars et ce jusqu’au mois début juin. Cela suffira-t-il? La compagnie ne prévoit pas d’être à nouveau rentable avant 2023. Le temps où les perspectives étaient plutôt bonnes semble désormais bien lointain, alors que l’optimisme régnait encore début de l’année 2020.
La grande question qui règne à l’heure actuelle concerne l’aide gouvernementale à Brussels Airlines, mais les discussions patinent avec le propriétaire, Lufthansa. Les syndicats belges (Setca, CNE et CGSLB) ont appelé à une stratégie commune entre États pour le sauver Brussels Airlines et Lufthansa. De son côté, la compagnie allemande est notamment réticente à voir une aide quelconque conditionnée à l’entrée de plusieurs États au sein de son conseil d’administration. Au terme de la réunion de ce mardi, aucune avancée n’a été enregistrée.