Pourra-t-on passer les vacances à l'étranger ?

À l'heure actuelle, une seule chose est sûre, nous resterons entre Européens. L’Italie, la France et la Grèce avancent des dates de réouvertures des frontières. Malgré tout, beaucoup d'incertitudes subsistent et tout dépendra des résultats sanitaires du premier mois de déconfinement.

 

Vive les vacances

Le président Macron l'a asséné il y a quelques semaines : « Nous passerons nos vacances entre Européens ». Mais à l'heure du déconfinement, chaque Etat membre y va de sa mélodie personnelle et l' « Ode à la joie » (l'hymne européen), comme on en a pris l'habitude, ressemble plus à une cacophonie qu'à une symphonie. Résumé de la situation avec deux questions essentielles à des vacances rêvées : les frontières intra-Schengen vont-elles réouvrir ? Et les vols internationaux vont-ils reprendre ?

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Frontières

 

Frontière, ouvre-toi !

 

La Commission européenne avait espéré un déconfinement coordonné et une réouverture des frontières intra-européennes jouée sur une même note par les 27. Las ! Ce ne sera pas encore pour cette fois ! Notons qu'à l'heure actuelle, la plupart des frontières entre pays européens ne sont pas techniquement fermées. Des passages existent, mais les contrôles sont nombreux, quotidiens, au point de retrouver des scènes de poste-frontières dignes de la Guerre froide.

 

Pour autant, le tourisme, qui a déjà bien souffert, devrait reprendre. Il est en effet peu concevable de garder la situation telle quelle, surtout lorsqu'on sait qu'il représente 10% du PIB européen et 12% des emplois européens. La facture d'un été sans tourisme ? 150 milliards d'euros.

 

Cela, l'Italie l'a bien compris. Elle qui a tant souffert du Covid-19, a décidé de rouvrir ses frontières aux touristes à partir du 3 juin. Là-dessus, la Grèce a emboîté le pas, lançant sa saison touristique le 15 juin. Le Portugal, moins touché que ses voisins, accueille aussi les voyageurs. Problème, l'Espagne voisine garde ses frontières fermées et impose toujours 15 jours de quarantaine pour quiconque entre dans le pays...

 

En réalité, tout le monde table sur une réouverture des frontières aux alentours du 15 juin... Si l'épidémie ne reprend pas et que la courbe Covid continue à descendre. Les décisions seront prises à ce moment là. Mais le passage des frontières ne risque pas d'être une sinécure et plusieurs questions se posent : quid des quarantaines imposées pour les entrants ? Vont-elles perdurer ? L'Europe va-t-elle se diviser en plusieurs blocs géographiques pour les vacances ? Quelles seront les mesures sanitaires imposées ? Surtout, les vols internationaux vont-ils reprendre ?

 

Avions

 

« Pourquoi il décolle pas, ce p****n d'avion ? »

 

C'est effectivement le bon moment pour paraphraser Gérard Depardieu dans « La Chèvre ». Ceci étant dit, la réponse est connue. Mais jusqu'à quand ? Les compagnies aériennes n'attendent qu'une chose, elles qui ont déjà perdu près de 4 milliards d'euros depuis mars : reprendre du service.

 

À dire vrai, elles sont plusieurs à avoir repris les airs pour des vols commerciaux. C'est le cas en Grèce où les premiers vols ont été surbookés. Air France planifie une reprise de 30% de son trafic d'ici à juillet 2020. Et EasyJet table sur une reprise le 13 juin. Le hic, c'est qu'il s'agit pour le moment uniquement de vols intérieurs. Ce qui ne concerne pas la Belgique, donc...

 

À quand une reprise de vols internationaux ? Ryanair a annoncé qu'elle allait rétablir 40% de son trafic à partir du 1er juillet quand Brussels Airlines table sur le 15 juin pour reprendre ses vols. Mais là aussi, les choses ne vont pas aller de soi. Les vols internationaux devraient reprendre, mais sous conditions.

 

L'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) et le Centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC) ont ainsi conjointement conseillé le port du masque (de l'aéroport à l'arrivée) et des mesures de distanciation physique dans les avions. Soit, garder un siège vide sur deux. Ce que les compagnies ont déjà refusé catégoriquement de faire, arguant que cela les condamnerait à un taux de remplissage sous le seuil de rentabilité et donc, à augmenter sensiblement les prix pour s'en sortir.

 

Bref, les vacances d'été auront bien lieu – le secteur du tourisme et certains pays en ont trop besoin. Mais l'offre (de destination, de transports) risque d'être limitée et fortement conditionnée.

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