
Dès le 2 juin, la Flandre veut rouvrir toutes les classes de maternelle et de primaire

En Flandre, on est prêt à passer la troisième. Après la phase 2 du déconfinement, qui a vu le retour en classe le 15 (journée test) puis le 18 mai des années terminales de primaire et de secondaire, les acteurs de l’enseignement néerlandophone voient plus grand. En plus de la reprise, autorisée à partir de ce lundi, des 1re, 2e primaires et 2e secondaires, l’ambition est maintenant que l’ensemble des élèves de maternelles et de primaire renoue physiquement avec l’école avant la fin de l’année scolaire. La date du 2 juin a été évoquée par le cabinet du ministre flamand de l’enseignement Ben Weyts (N-VA), après accord avec les pouvoirs organisateurs, les syndicats et les experts du GEES en charge de la stratégie de déconfinement. La mesure n’est pour l’heure pas effective, puisque sa mise en œuvre nécessite l’accord préalable du Conseil national de sécurité (CNS) qui réunit fédéral et entités fédérées.
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Avec cette annonce, le gouvernement flamand semble en tout cas avoir entendu l’appel des 16.000 médecins rassemblés sur un groupe Facebook, qui comme le rapportait vendredi Het Nieuwsblad, demandaient le retour à l’école de tous les élèves de maternelle et de primaire qui n’étaient pas concernés par les reprises du 18 et du 25 mai. Cela fait également écho à la carte blanche de 269 pédiatres qui cette semaine, appelaient à ne pas oublier les enfants à l’heure du déconfinement et à trouver des alternatives pour tous ceux qui ne retournent pas en classe.
« Donner de l’espoir à tout le monde »
Au nord du pays, on s’appuie sur les conclusions du GEES pour prôner un retour massif à l’école. Selon les virologues, le retour des élèves de moins de 12 ans n’impacterait guère l’évolution de la pandémie en Belgique. Du côté du gouvernement flamand, on est confiant pour la suite : « Cette première semaine de reprise a été évaluée positivement avec les scientifiques du groupe d’experts. La confiance est renforcée. Notamment car nous avons pu organiser cette reprise de manière sûre et efficace. Donc nous essayons toujours de donner le plus de perspective et d’espoir non pas à quelques élèves ou à quelques parents mais à tout le monde » a expliqué à VTM Ben Weyts (propos relayés par RTL).
Pour les maternelles, la reprise à partir du 2 juin signifierait l’arrêt des garderies et le retour d’activités scolaires « normales », sans port du masque ni distanciation physique (que l’on sait fort difficile à faire appliquer par les plus jeunes). Dans le primaire, les autorités flamandes souhaitent qu’au moins la moitié du temps de cours habituel soit assuré par année, pour une présence maximale de 4 jours par élève. La distanciation physique resterait en vigueur.
Dans le secondaire, les 4e reprendraient à raison de 4 demi-journées maximum par semaine. Pour les 1re , 3e et 5e, chaque élève devrait retrouver ses camarades en classe au moins un jour d’ici au 30 juin. À noter que ces dispositions, si elles étaient validées, resteraient dépendantes de l’appréciation finale des directions d’école.
Jéholet dénonce un manque de concertation
Côté francophone, Pierre-Yves Jéholet n’a pas tellement goûté à l’annonce de la Flandre. Au micro de RTL, le ministre-président (MR) de la Fédération Wallonie-Bruxelles a regretté le cavalier seul de ses collègues néerlandophones : « Il ne faut pas aller trop vite. On est sans cesse sollicité pour avoir des ouvertures par rapport au déconfinement. Il faut le maintenir en parfait concertation. Ce qui m'a irrité à nouveau avec l'annonce en Flandre, c 'est de mettre la charrue avant les bœufs et toujours donner l'impression qu'ils ont un coup d'avance par rapport aux francophones. J'en ai un peu assez de ce type d'annonce faites avant les décisions du Conseil nationale de sécurité ».
Prudente, sa comparse de coalition et ministre de l’Enseignement obligatoire Caroline Désir (PS) s’est néanmoins montrée plus ouverte quant à une éventuelle reprise des maternelles et s’est dite « sensible à l’appel des 269 pédiatres qui prônent leur retour à l’école. Toutefois, a ajouté la ministre, les acteurs de l'enseignement ont indiqué que l'application des normes sanitaires actuelles, très strictes et contraignantes, ne permettra pas de faire rentrer plus d'élèves que ce qui est prévu aujourd'hui. Nous avons donc demandé au GEES et au CNS si et comment un assouplissement de ces normes pouvait être envisagé en toute sécurité, notamment pour les maternelles ». À voir donc ce que les autorités sanitaires décideront, en concertation avec les experts. Le prochain Conseil national de sécurité est prévu pour le mercredi 3 juin.