No One Fails : un mouvement étudiant pour la réussite de tous

Dans une campagne sur Internet et les réseaux sociaux, des étudiants encouragent leurs camarades de toutes les universités et hautes écoles francophones à réclamer un 10/20 pour tous. Pour eux, « la transmission des savoirs n’a pas pu se faire correctement ».

Un appel à contacter les autorités académiques.

Ce mardi, un site belge a fait son apparition sur Internet et a été partagé de nombreuses fois: No One Fails (noonefails.be), ou « personne n’échoue » en Français. Accompagné par des pages sur les réseaux sociaux, il propose aux étudiants du supérieur d’interpeller directement la ministre de l’Enseignement ainsi que les recteurs des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour défendre une cause : un minimum de 10/20 pour tous les étudiants.

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Pour cela, le site diffuse les numéros de téléphone et adresses mails de ceux qu’ils tiennent comme responsable de « ce bordel », comme l’indique le site. Ce mardi, en fin d’après-midi, un compteur indique que plus de 5.000 personnes se sont renseignées pour envoyer un mail, un SMS ou appeler la ministre Glatigny ou un des recteurs des 6 universités francophones.

Derrière ce mouvement, un collectif « d’entre 10 et 20 étudiants », provenant de ces 6 établissements.

« Nous avons fait un constat basé sur plusieurs enquêtes », explique Nicolas Pirotte, étudiant à l’UCL et porte-parole de cette initiative. « 20% des étudiants sont en décrochage scolaire. 70% des étudiants n’ont pas reçu les modalités pour leurs examens, parfois pas à temps et pour certains, elles ont été changées la veille. Ce qui augmente évidemment le stress, déjà grand avec le contexte actuel. Il y a aussi 2% des étudiants qui, depuis le début du confinement, ont comme seul outil de travail numérique un smartphone. A l’échelle de l’ULB, ce sont 700 personnes. »

Face à constat, ces étudiants trouvent que toute évaluation certificative cette année est « complètement illégitime ». « Ce quadrimestre n’a pas eu lieu », souligne notre interlocuteur. « La transmission des savoirs, des connaissances, n’a pas pu se faire de manière correcte. En maintenant les examens, ce sont les étudiants qui vont payer les conséquences de la crise du Covid-19.»

« Un gouffre »

Quant aux mesures prises, ils « regrettent la manière dont ça s’est passé ». « Il s’agit vraiment de mesures pansement, visant uniquement à n’accumuler aucun retard sur le calendrier académique, sans prise en compte des étudiants. C’est en complet décalage avec la réalité des terrains. »

Leur demande, et celle de tous ceux qui soutiennent ce mouvement, est donc simple : une note de 10/20 minimum pour tout le monde. « Nous voulons absolument que ça soit la note seuil afin que personne ne soit pénalisé par cette crise. Nous proposons aussi que ceux qui souhaitent augmenter cette cote aient l’occasion de le faire. »

Mais n’ont-ils pas peur que leur méthode, consistant à demander aux étudiants d’inonder recteurs et ministre de sms, mails et appels en diffusant leurs numéros de GSM, soit fortement critiquée ? « Ils ont obligé les étudiants à être photographiés et/ou filmés dans leurs lieux de vie privés par des logiciel anti-triche. Pour nous, il n’y a pas de disproportion des moyens. Il y a un gouffre entre les autorités académiques, la ministre et les étudiants. Les mettre en contact est un bon moyen de le réduire. »

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