Belgique : les écoles contaminées se reconfinent de manière variable

Trois établissements scolaires de la région bruxelloise ont recensé des cas de Covid-19 en leur sein. Si deux d’entre elles n’ont fermé que partiellement leurs portes, les activités de l’autre ont été complètement suspendues. Une différence de traitement qui interpelle.

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Ce mercredi 17 juin, ce sont en trois écoles qui ont relevé des cas de coronavirus. Celles-ci sont l’école communale n°6 à Schaerbeek, l’école communale de Stockel à Woluwe-Saint-Pierre, et l’école n°7 de Molenbeek. À chaque fois, ce sont des cas positifs au sein d’une famille qui ont donné l’alerte. Par précaution, toutes les classes liées aux enfants concernés ont été closes jusqu'au 30 juin, les élèves concernés étant appelés à rester chez eux. Mais dans le détail, un point a interpellé: Schaerbeek s’est distinguée en adoptant une stratégie de précaution plus large, se montrant ainsi plus ferme que les autres.

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Schaerbeek «préfère la prudence»

Contrairement à ce qui s’est passé à Woluwe-Saint-Pierre et Molenbeek, Schaerbeek a ainsi décidé de frapper un grand coup pour éviter que le virus ne se répande. Au lieu de n’appliquer les consignes de sécurité sanitaire aux seules bulles de contact avec des enfants contaminés ou potentiellement contaminés, l’école communale schaerbeekoise n°6 est complètement fermée jusqu’à ce vendredi 19 juin.

Au début, une telle décision n’était toutefois pas prévue. Ce mardi, un élève passé au cabinet médical était testé positif et les trois autres membres de la fratrie scolarisés au même endroit étaient eux aussi suspectés d’être porteurs du virus. La commune a donc voulu fermer les bulles qu’ils fréquentaient, sans plus. Mais la suite des événements a changé la donne. «Il y a ensuite eu des rumeurs selon lesquelles il y aurait d’autres enfants qui seraient éventuellement porteurs du Covid et, donc, nous avons appliqué un principe de précaution», explique à Belga Michel De Herde, échevin de l’Enseignement. Bilan: la commune a «préféré la prudence à l’imprudence» en suspendant totalement l’école et la crèche Les Amis de Mimi attenante jusqu’au moins vendredi, les bulles de la famille infectée étant quant à elles fermées jusqu’au 30 juin.

Pour des décisions harmonisées ou décentralisées?

Si ce sont bien des rumeurs qui ont poussé Schaerbeek à aller plus loin, cette décision n'a pas manqué d'interpeller. Pourquoi traiter différemment des écoles dans des situations similaires? Pour l'épidémiologiste Yves Coopieters, cela représente la preuve qu’il y a un manque de clarté dans la réponse à donner à ce type de situation. «Les clusters dans les écoles sont le reflet d’un problème de stratégie. Pour l’instant, il est clair qu’il n’y a pas encore eu d’harmonisation quant à ce qu’il faut faire dans telle ou telle situation», juge-t-il tout en invitant les autorités à mettre au point un plan de riposte global en cas de retour du virus.

Du côté de la commune de Woluwe-Saint-Pierre, l’échevine de l’Enseignement francophone Françoise De Callatay explique cependant que cette différence de traitement pourrait trouver son explication du côté du service de Promotion de la Santé à l'Ecole (PSE): «En ce qui nous concerne, nous avons suivi la directive de notre PSE. Or je pense que par rapport à Schaerbeek, on dépend de PSE différents et avec les avis de tel ou tel spécialiste, il peut y avoir des nuances dans la prise de décision. Le fait que notre école de Stockel bénéficie d’ailes bien séparées permettant de mieux isoler les bulles a sûrement aussi joué un rôle» dans la décision du PSE local, précise-t-elle tout en reconnaissant que le choix du traitement à réserver aux écoles contaminées représente «une question importante».

Françoise De Callatay tient en tout cas à préciser que la commune ne se trouve pas dans une situation de crise. «Bien évidemment, c’est triste de terminer l’année comme ça mais pour le reste, nous ne sommes pas inquiets. Nous avons bien respecté les consignes de la circulaire», dit-elle. Une réunion avec l’association des parents a été organisée et une remise des diplômes par rendez-vous individuels pourrait être organisée. «On va faire en sorte, surtout pour la sixième primaire, que ce soit un beau moment. Éventuellement, on pourra peut-être faire quelque chose en septembre si les conditions sanitaires le permettent».

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