
Résurgence du virus en Chine: pourquoi il ne faut pas s'inquiéter

Une situation « extrêmement grave. Nous sommes engagés dans une course contre la montre ». Les autorités chinoises ne sont pas adeptes du vocabulaire alarmiste. Pourtant, c'est bien celui-ci qui est utilisé pour parler de la légère recrudescence du virus à Pékin. En cinq jours, la capitale chinoise dénombre 106 nouvelles contaminations au coronavirus. L'affaire est d'autant plus prise au sérieux que Pékin n'avait pas enregistré de nouveau cas de Covid-19 depuis 56 jours.
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Tout serait à nouveau parti d'un marché ouvert, celui de Xinfadi, un des plus grands d'Asie où se croisent tous les jours des dizaines de milliers de personnes. Selon les autorités sanitaires chinoises, le virus a été découvert notamment sur une planche qui servait à découper du saumon importé, mais « cela ne suffit pas à certifier qu'il provient de produits de la mer d'importation », a-t-il été précisé.
Quoi qu'il en soit, le virus circule à nouveau en Chine, du moins à Pékin. Ce qui pousse la mégalopole de 21 millions d'habitants à sortir le grand jeu. Cinq marchés ont été fermés, des responsables remerciés et une trentaine de zones résidentielles autour de ces marchés mises en quarantaine pendant quatorze jours. A cela s'ajoute le dépistage de dizaine de milliers de personnes et la fermeture de lieux sportifs et culturels qui venaient à peine de rouvrir.
Faut-il s'inquiéter en Belgique ?
Pour l'épidémiologiste Marius Gilbert, interrogé par la RTBF, cette situation « n'est plus tellement signifiante pour la Belgique ». Il s'agit avant tout d'un problème chinois. Mais n'était-ce pas le cas au mois de janvier ? La différence entre le début d'année et aujourd'hui est que le virus a atteint nos contrées et que nous n'en sommes pas encore débarrassé. En clair, la Chine s'inquiète parce qu'elle repart, quelque part, de zéro. En Belgique, on dénombre encore une centaine de cas par jour, soit plus qu'à Pékin. Notre pays n'est pas sorti de la pandémie et reste vigilant.
Le spécialiste français des maladies infectieuses Jean-Paul Stahl, interrogé sur BFM TV, ne voit en cette résurgence que quelque chose de très logique : « Le virus existe désormais, et il faut accepter qu'il ne disparaîtra pas. Il ne faut pas avoir le fantasme qu'on n'entendra plus parler du coronavirus. Il existe bel et bien, il s'est adapté à l'espèce humaine, et tant qu'il y aura des Hommes et qu'on n'aura pas de vaccin, il continuera d'exister. Il faut accepter et s'attendre à ce qu'il y ait encore des gens malades. (...) La question est désormais de savoir s'il y aura, de nouveau, une tendance épidémique. Le tout est de réussir à contenir la résurgence du virus rapidement pour ne pas se retrouver dans un scénario où on est obligé de confiner toute une population ». En clair, tant que la Chine s'assure de contenir le virus et d'éviter sa propagation (ce qu'elle fait), il n'y a pas de raison qu'une deuxième vague arrive en Europe.
Rappelons qu'officiellement, la Chine a recensé 83.000 contaminations et 4.600 morts dû au coronavirus. Dont neuf, seulement, à Pékin. Des chiffres qui sont remis en question par nombre d'observateurs. Rappelons aussi que si l'Europe tourne la page de la pandémie, le coronavirus continue de circuler. L'Amérique latine est désormais le nouvel épicentre et la situation empire en Inde et au Pakistan. Conclusion: ne pas s'inquiéter, mais rester vigilant.