La canicule s'éloigne enfin, l'épidémie de covid-19 reste

La canicule qui sévit sur la Belgique et la France depuis la semaine dernière vit ses derniers moments, mais les autorités ont une nouvelle raison de s'inquiéter avec l'intensification progressive de l'épidémie de coronavirus en Europe.

AFP

Depuis lundi, les masques sont obligatoires à l'extérieur dans de nombreux endroits de la région parisienne y compris à Paris. En Belgique, cela fait plusieurs semaines que ces mesures sont renforcées, notamment dans les artères commerçantes.

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Le nombre de personnes diagnostiquées positives au Covid-19 a augmenté de 785 nouveaux cas au cours des dernières 24 heures. En tout 10.800 nouveaux cas ont été enregistrés en une semaine en France.

"La circulation du virus s’intensifie, notamment chez les jeunes et dans certaines régions, dans les métropoles de Paris et Marseille", a détaillé lundi soir la Direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué.

Interrogé mardi sur France Inter, le chef du service de réanimation médico-chirurgicale à l'Hôpital Raymond Poincaré de Garches, le professeur Djillali Annane a indiqué avoir constaté "une dynamique de nouvelles contaminations" qui "dépasse largement aujourd'hui les clusters identifiés".

"On est déjà au pied de la deuxième vague, et ça me rappelle exactement ce qu'on constatait au mois de février dernier", a mis en garde le professeur. "Le problème, c'est qu'on voit le truc arriver, mais sans réagir comme il le faudrait", a-t-il déploré.

A Paris, a-t-il indiqué, "on avait un taux d'incidence de 30 cas pour 100.000 habitants il y a quelques jours", alors qu'aujourd'hui ce taux dépasse le seuil d'alerte fixé à 50 (avec 50,6 selon les derniers chiffres de Santé publique France).

"Dans quinze jours ou trois semaines, on risque de commencer à avoir des tensions en réa, si on ne fait rien tout de suite", a-t-il mis en garde.

En Belgique, la situation est un peu plus encourageante que chez nos voisins. « À travers le territoire, la croissance exponentielle semble interrompue », a annoncé la porte-parole du centre interfédéral de crise Frédérique Jacobs, lors de la conférence de presse de ce lundi.

Avec en moyenne 580,1 tests positifs au Covid-19 par jour entre le 31 juillet et le 6 août, le nombre de nouveaux cas a augmenté de 16% par rapport aux sept jours précédents, selon les données publiées par Sciensano, alors que des hausses de 104% étaient encore constatées fin juillet. « Nous assistons toujours à une augmentation du nombre de nouveaux cas, mais cette augmentation a ralenti ces derniers jours », souligne la directrice de la clinique des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Erasme.

Orages ponctuellement forts

Sur le front de la canicule, 15 départements français demeurent en vigilance rouge. Selon Météo-France, l'épisode caniculaire devrait se prolonger "jusqu'à mercredi inclus". Même schéma en Belgique.

"Une baisse significative des températures est prévue par l'ouest du pays mercredi et jeudi. Vendredi, on ne parlera plus de canicule", prévoit Météo-France.

En attendant, "il y a aujourd'hui un effet canicule sur nos patients au niveau des urgences et du SAMU", a souligné sur RTL le docteur Patrick Goldstein, directeur des urgences du CHU de Lille.

"On estime qu'on a une augmentation d'activité pas loin de 30%. Ça arrive 48 heures après (le début de) la canicule et c'est quelque chose que l'on attendait", a ajouté le médecin, en expliquant que "ceux qui sont dans l'urgence sont essentiellement des personnes âgées".

La vague de chaleur qu'a subi le pays devrait se situer parmi les cinq plus sévères connues par la France ces dernières décennies, a souligné Météo-France, en faisant remarquer cependant que cet épisode caniculaire se place derrière les canicules historiques de 2003 et 2006.

Des orages ponctuellement forts voire violents, accompagnés localement de grêle, de fortes pluies, de violentes bourrasques ainsi que de nombreuses décharges de foudre sont prévus dans l'après-midi et en soirée sur de nombreux départements.

 

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