Ce qu'il faut retenir de l'ouverture de la convention républicaine

Le Parti républicain avait annoncé une convention d’investiture placée sous le signe de l’optimisme. Mais le ton était plutôt sombre et menaçant. Voici cinq moments qui ont marqué cette première journée.

Kimberly Guilfoyle a prononcé - hurlé - un discours enflammé ce lundi - BELGA

La convention républicaine a débuté ce lundi avec un seul objectif: réélire Donald Trump. La seule façon, selon les Républicains, de sauver les citoyens d'une Amérique livrée au socialisme, à la violence et au chaos. Pour y arriver, tous les coups sont permis, des discours alarmistes aux déclarations trompeuses.

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Trump ouvre le bal

Officiellement investi par le parti républicain, Donald Trump n'a pas perdu de temps pour accuser les démocrates de vouloir « voler » l’élection du 3 novembre. « La seule façon dont ils peuvent nous faire perdre est si l’élection est truquée. Ils utilisent le Covid pour voler l’élection », a lancé celui qui avait fait le déplacement à Charlotte, en Caroline du Sud pour se démarquer de son adversaire Joe Biden. Dans un discours décousu de près d'une heure, le président sortant a notamment estimé que le mort du rêve américain était annoncée si jamais Joe Biden et Kamala Harris l'emportaient. Le ton de la soirée était donné.

L'apparition surprise du couple anti-BLM

« Ne vous y trompez pas: peu importe où vous vivez, votre famille ne sera pas en sécurité dans l'Amérique des démocrates radicaux », a prévenu Patricia McCloskey, assise aux côtés de son mari Mark, jouant elle aussi la carte de la peur. Le couple de Saint-Louis, dans le Missouri, avait défrayé la chronique en juin dernier en braquant des armes contre les manifestants qui protestaient pacifiquement contre les violences policières près de leur luxueuse demeure. « Ce que vous avez vu nous arriver pourrait tout aussi bien arriver à n’importe lequel d’entre vous », ont-ils averti, accusant les démocrates de vouloir « protéger les criminels des citoyens honnêtes » et de chercher à « abolir les banlieues ». Inculpés pour utilisation menaçante d’armes, ces juristes sont devenus des icônes auprès des conservateurs pro-Trump, symboles de la défense de la propriété privée et du sacro-saint deuxième amendement de la Constitution américaine, qui permet la détention d’arme à feu. Pour d'autres, les McCloskey illustrent le privilège blanc ainsi que « la loi et l'ordre », si chers à Donald Trump, mais à deux vitesses lorsqu'il s'agit de citoyens fortunés.

Kimberly Guilfoyle crie dans le vide

S'il fallait retenir un discours enflammé, ce serait celui-ci. Durant six minutes, l'ancienne présentatrice de Fox News et compagne de Donald Trump Jr. a encensé son beau-père avant de rapidement s'attaquer aux démocrates. Ces derniers « veulent détruire ce pays et tout ce pour quoi nous nous sommes battus et qui nous importe. Ils veulent voler votre liberté. Ils veulent contrôler ce que vous voyez, pensez et croyez afin de pouvoir contrôler votre vie », a-t-elle hurlé comme si elle s'adressait à une foule en délire, en l'absence pourtant de public. Sur un ton particulièrement véhément, l'ex-femme du gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a également accusé les démocrates d'avoir transformé le Golden State en « une terre d’aiguilles d’héroïne jetées dans les parcs, d’émeutes dans les rues et de pannes d’électricité dans les maisons ».  

Tel père tel fils

Pour Donald Trump, cette convention républicaine est d'abord une affaire de famille. Au-delà de sa femme, la First Lady Melania, quatre de ses enfants font partie des intervenants qui s’exprimeront à la tribune. Lundi, c'était donc au tour de Donald Trump Jr. de lancer les hostilités. Au lieu de dresser un portrait intime et empathique de son père, comme pour Joe Biden une semaine plus tôt, le fils aîné du président a préféré lancer un autre discours virulent à l'égard de Joe Biden, « monstre du Loch Ness » des élites politiques du Washington. Le candidat démocrate « et la gauche radicale vont s'en prendre à notre liberté d'expression. Cela ne sera plus la majorité silencieuse mais la majorité réduite au silence », a-t-il alerté, avant de présenter l'élection du 3 novembre comme un choix entre « l'église, le travail et l'école d'un côté et les émeutes, les pillages et le vandalisme de l'autre ».

Le contraste de Tim Scott

Tim Scott est l'un des seuls à avoir respecté la promesse d'une convention républicaine « optimiste ». Ou presque. Évitant toute forme de culte de la personnalité, le seul élu républicain noir du Sénat a préféré appelé les électeurs à regarder les actions de chaque candidat, plutôt que leurs discours. Il a notamment rappelé le soutien en 1994 de Joe Biden, alors sénateur, à une loi anti-criminalité du président Bill Clinton « qui jeta des millions d'Américains noirs derrière les barreaux ». Dans une approche plus intime, il a retracé le parcours de sa famille « des champs de coton au Congrès en l’espace d'une vie ». « Voilà pourquoi je crois que le prochain siècle américain sera meilleur que le précédent », a déclaré le sénateur de 54 ans, déjà vu par les internautes comme un candidat républicain potentiel à l'élection de 2024.

 

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