Le don de sang à l’épreuve du coronavirus

Après l’annulation de nombreuses collectes à cause du confinement, c’est l’été qui a donné chaud aux stocks de sang. Si les centres de la Croix-Rouge s’en sortent bien, il n’en est pas de même dans toutes les villes : à Charleroi, c’est toujours la pénurie.

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Sang Antonio, Sang Francisco ou encore Sangta Fe… si vous donnez votre sang, vous avez sûrement visité un de ces lieux. Cet été, la Croix-Rouge a misé sur la dérision en rebaptisant ses centres de dons avec des noms de villes un peu plus exotiques. Bien que probablement déçus de ne pas pouvoir visiter les destinations homonymes, les donneurs étaient au rendez-vous : « On a passé les mois de juillet et août sans encombre », assure Thomas Paulus, porte-parole du service du sang de la Croix-Rouge. Un soulagement après le confinement et les vacances scolaires, dont l’enchaînement a lancé un défi musclé aux collectes de sang.

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En confinement, la pénurie

« Au plus fort du confinement, on a constaté une diminution énorme des dons de sang. Ils sont descendus jusqu’à la moitié des prélèvements qu’on faisait habituellement », explique Thomas Paulus. « Les Belges ne sortaient plus et ne désiraient pas se rendre dans des endroits peuplés. Beaucoup de collectes ont aussi été annulées, notamment celles qui ont lieu d’ordinaire dans les universités, entreprises, écoles, maisons de repos, … » D’autres endroits ont dû être trouvés pour ouvrir de nouvelles collectes. À Liège, par exemple, un local de la Médiacité a été mis à disposition de la Croix-Rouge le temps des vacances.

Les vacances scolaires, second coup dur

Avec la période de Noël, les vacances d’été sont déjà l’une des périodes les plus redoutées par les centres de prélèvement. Suivant les destinations visitées par les voyageurs, une période d’attente plus ou moins longue doit être respectée avant le prochain don. À partir du retour des vacances, « comptez 21 jours en cas de contact avec une personne contaminée au Covid-19 et jusqu’à 6 mois pour la visite de pays lointains », nous explique Hannelore Deroo, infirmière au centre de transfusion de Charleroi. Dans la ville hennuyère, qui a son propre service du sang – l’ASBL Don de Sang Charleroi – la pénurie persiste, malgré l’entraide avec la Croix-Rouge.

Le challenge : appâter le donneur

Pour attirer de nouveaux donneurs, le centre de Charleroi met le paquet. Parmi les actions de la rentrée : un t-shirt est offert à celui qui ramène le plus de nouveaux donneurs, tandis que ces derniers reçoivent un magnet ainsi qu’une lettre de remerciement de l’ASBL Don de Sang, avec un bordereau leur donnant droit – avec leur parrain ou marraine –à une place de cinéma lors du prochain don. « On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre », résume Hannelore Deroo.  

Des mesures sanitaires adaptées

Que ce soit à l’ASBL Don de Sang ou dans les centres de la Croix-Rouge, tout est mis en place pour éviter la contamination au Covid-19 – qui, pour rappel, ne se transmet pas par le sang –, à savoir : désinfection des mains, désinfection de l’équipement entre chaque donneur, port du masque obligatoire pour les donneurs et les soignants, et surtout la prise de rendez-vous dans les centres de prélèvement pour éviter un afflux de visiteurs. Si vous voulez donner votre sang mais que vous n’êtes pas certain de répondre aux conditions, consultez la rubrique « Qui peut donner ? » sur le site de la Croix-Rouge.

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