
Rentrée académique : la dernière avant une réforme du décret Paysage ?

Après les maternelles, primaires et secondaires, la rentrée c’est ce lundi 14 pour les étudiants du supérieur. Une reprise qui se fera, comme partout ailleurs, de manière présentielle mais sous conditions strictes : masque partout, distanciation, parcours fléchés et lavages de mains réguliers. Une partie des cours devrait même être donnée à distance.
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Mais bien qu’extraordinaire, cette rentrée devrait aussi être la dernière suivant les règles du décret Paysage, établi par Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Enseignement supérieur, en 2014. En effet, Valérie Glatigny, au même poste actuellement, compte bien mettre de l’ordre avec une réforme, qui semble avoir deux objectifs : durcir un peu le système de crédits, pas toujours clair et trop flexible, notamment en encadrant mieux les crédits résiduels, mais également diminuer la durée du cursus universitaire.
En effet, depuis 2014, de moins en moins d’élèves réussissent leur bachelier en 3 ans. La proportion est passée de 30 à 23%. Chez les boursiers, c’est pire : de 19 à 11%. « Ce n’est pas grave lorsqu’on rate une année en début de parcours et qu’on a identifié le problème. Le souci est lié à ces portes qui se ferment tardivement, quand les étudiants se trouvent dans une situation de non finançabilité », a expliqué la ministre au journal Le Soir.
Elle a d’ailleurs dévoilé une partie des potentiels futurs changements.
2 ans pour réussir entièrement sa première
Par entièrement, il faut comprendre « valider les 60 crédits ». Mais pour la ministre, plus questions de crédits résiduels en première, ces cours qu’on peut reporter à l’année suivante s’ils sont ratés. « Pour l’heure, les étudiants peuvent dire qu’ils ont réussi la première année avec 45 crédits. Demain, les 60 premiers crédits devront être obtenus en deux ans », a annoncé Valérie Glatigny. « Nous voulons resserrer le parcours au début pour pouvoir identifier rapidement d’éventuelles lacunes et proposer une aide à la réussite ou une réorientation si besoin ».
Désormais, tant que les 60 crédits n’auront pas été confirmés, l’étudiant restera en première, mais pourra déjà suivre des cours de deuxième.
Durée limitée pour les bacheliers
Aujourd’hui, en haute école ou à l’université, le bachelier dure 3 ans. Mais pour certains étudiants, il faut bien plus d’années pour obtenir ce premier diplôme. Valérie Glatigny aimerait désormais limiter le délai dans lequel la certification peut être obtenue. A combien d’années ? On ne sait pas encore. Peut-être 5 ou 6 ans, en laissant la possibilité au jury d’accorder ou non du temps supplémentaire selon les cas.
Le bac confirmé avant le master
Dans cette future réforme, la ministre de l’Enseignement aimerait également mettre fin aux crédits résiduels entre le bachelier et le master. Aujourd’hui, il est possible de reporter un cours raté en troisième bac à la première année de master. Cela ne devrait plus être possible.
« Cela limite la mobilité entre les établissements », justifie Valérie Glatigny. « L’idée sur la table, mais les détails ne sont pas encore tranchés, est de rendre plus étanche la limite entre les deux niveaux d’études. Quoi qu’il en soit, il s’agira d’avoir le moins de crédits résiduels possible tout en restreignant l’inscription en master dans ces circonstances mais en gardant la possibilité d’anticiper des crédits de l’année suivante. »
Fini les inscriptions en octobre
Aujourd’hui, les étudiants indécis ou qui changent d’avis peuvent s’inscrire dans le cursus de leur choix jusqu’à la fin du mois d’octobre, alors que le quadrimestre est déjà bien entamé. Cela ne devrait plus être permis. Il faudra se décider en septembre au plus tard.
Des changements qui pourraient donc être mis en place dès la rentrée de 2021, puisque Valérie Glatigny a indiqué qu’un avant-projet de cette réforme devrait être adopté dès le mois prochain.