Les marchés de Noël en péril

Ces derniers jours, la Wallonie a été victime d’une vague d’annulations de marchés de Noël, liée à la pandémie. Une tendance qui risque bien de s’amplifier dans les semaines à venir, que ce soit en Belgique ou dans les pays voisins.

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Pour contrer la froideur et la noirceur de l’hiver, rien de mieux qu’un bon vin chaud sur les marchés de Noël. Mais cette année, les rues qui sont d’habitude si animées pour les fêtes de fin d’année risquent d’être bien calmes. C’est déjà une certitude pour toute une série de communes belges qui ont déjà pris la décision cette semaine d’annuler purement et simplement tout événement pour le mois de décembre. Le retour en force de l’épidémie de coronavirus a fini par leur donner le coup de grâce. De quoi miner un peu plus le moral quand on sait qu’il sera déjà impossible de fêter Halloween avec des cortèges dans les provinces de Hainaut, Liège et Luxembourg, sans compter l’interdiction des activités commerciales, ludiques ou caritatives en porte-à-porte liées à cet événement. Et vu les derniers chiffres sur le Covid-19, les autres villes sont en pleine réflexion sur l’organisation de leurs marchés de Noël. Petit tour d’horizon de la situation, en Belgique et à l’étranger.

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Festival d’annulations en Wallonie

La semaine dernière, plusieurs villes wallonnes ont tiré un trait sur leurs marchés de fin d’année. Le cas de Durbuy, place-forte du tourisme en Wallonie, est emblématique. Il y a encore quelques jours, on restait prudent. Mais comme l’annonçait L’Avenir, c’est désormais plié: «Nous avons effectivement pris la décision de ne pas l’organiser cette année», confirme le bourgmestre Philippe Bontemps. Gérer l’afflux de milliers de personnes dans la vieille ville s’annonce impossible dans un tel contexte. Les commerçants pourront seulement s’organiser pour aménager des espaces extérieurs accolés à leurs établissements.

Les autorités communales de Tournai ont, elles aussi, pris les devants. Le marche de Noël est d’ores et déjà annulé. «La règle imposée par le CNS nous obligeait à limiter le nombre de personnes à 90 avec l'obligation d'un comptage. Quand on sait que le marché de Noël de Tournai peut attirer sur une journée de week-end plus de 2.500 personnes, le résultat n'aurait pu que décevoir énormément de monde», justifie le bourgmestre à la DH.

La province du Hainaut est particulièrement frappée par ces annulations en série. C’est le cas à Quaregnon, Mouscron, Braine-le-Comte, Colfontaine, Leuze et Péruwelz. Ailleurs, le réputé marché des jardins d’Annevoie a été supprimé. Toujours en province de Namur, Sambreville et Philippeville ont fait de même. Enfin, plus à l’est, Libramont et le marché alsacien de Thimister-Clermont ont rejoint le mouvement.

Recherche un marché désespérément

La liste des annulations pourrait s’allonger encore bien plus, et ce notamment avec les grandes villes. Pour l’instant, ces dernières jouent la prudence. C’est le cas de Charleroi qui travaille sur plusieurs scénarios. À Namur, la Ville et l’organisateur souhaitent maintenir mais on n’a toujours pas de solution pour allier à la fois sécurité sanitaire et rentabilité. À Bruxelles, c’est plus concret. L’ambition est pour l’instant clairement de maintenir les Plaisirs d’Hiver en répartissant mieux les stands entre Sainte-Catherine, la Bourse et la place de la Monnaie. Mais à nouveau, il faudra voir comment évolue l’épidémie. À Liège, on est plus dans l’expectative en brandissant la date de début novembre pour se prononcer sur le Village de Noël. À Mons enfin, la commune consulte pour mettre au point une version allégée mais tout est conditionné à la situation sanitaire.

Dans les plus petites communes, la situation est également incertaine à Nivelles qui prévoit une réunion avec le gouverneur. Une annulation du marché de Noël serait un coup dur vu que le bourgmestre a déclaré que le carnaval de la ville était déjà en danger, surtout si Binche supprimait le sien (or Binche réfléchit déjà à un plan B à ce propos). Marche décidera d’ici fin octobre, Hotton et Chimay attendent également. Seul Boussu se risque à dire que son marché devrait avoir lieu sous une forme adaptée.

Pas beaucoup mieux ailleurs

En Flandre, le marché de Gand «ne tient qu’à un fil» selon le Nieuwsblad. À Anvers, Bart De Wever confie au Standaard que «tous les plans sont sujets à changement» et ne se montre pas très optimiste sur le marché de Noël. Bruges se distingue néanmoins en confirmant la tenue du sien tout en l’ajustant pour convenir aux mesures de sécurité sanitaire. En France, Lille a annulé la tenue de son marché, tout comme Valenciennes et Arras . D’autres villes ont décidé d’attendre avant d’en décider, au premier rang desquelles on trouve Strasbourg. La capitale alsacienne, une des références mondiales pour son marché de Noël, espère bien ne pas suivre Cologne en supprimant l’événement et rendra son verdict à la mi-octobre, tout comme Reims. Amiens tranchera quant à elle à la fin du mois.

Rares sont les villes proches de la Belgique qui ont décidé de garder leurs marchés de Noël pour l’instant. C’est pourtant le cas de Gravelines, de Calais et de Luxembourg. À chaque fois, il sera soit question d’alléger leur organisation, soit de l’étendre sur un plus grand espace. Aux Pays-Bas, Valkenburg maintient pour l’instant son célèbre marché souterrain tout en supprimant celui en surface mais une décision finale doit être encore rendue dans deux semaines pour savoir si la grotte municipale sera finalement fermée ou pas. Mais si les célébrations sont maintenues, on peut légitimement se demander comment gérer dans un espace aussi restreint la forte demande qui découlerait de l’annulation des marchés de Noël voisins, du moins dans l'hypothèse où des mesures de reconfinement ne sont pas prises.

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