Une bonne année pour les producteurs locaux et le circuit court

Partout en Wallonie, les coopératives du secteur ont gardé une bonne partie des nouveaux clients arrivés au printemps à cause du confinement. 

Pendant le confinement, la CoopESEM a doublé ses ventes. ©D.R.

Vers mars et avril, le confinement et la ruée d’une partie de la population vers les supermarchés a poussé certains Belges à se tourner vers d’autres solutions pour faire leurs achats de première nécessité.

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Beaucoup d’entre eux se sont tourné vers les producteurs de leur région ou vers les coopératives de circuit court, qui les réunissent ou distribuent leurs denrées. Plusieurs de celles-ci ont, tout à coup, reçu des commandes de tas de nouveaux clients.

Nous avons voulu voir si 6 mois, et un déconfinement partiel, plus tard, le succès était toujours au rendez-vous.

« Une bonne partie de ces nouveaux clients est restée, pas toute, mais c’est sûr qu’on est à un niveau supérieur qu’avant la crise du coronavirus », répond Bertrand Delvaux, de la coopérative Paysans-Artisans, qui couvre Namur et les communes alentours.

Du côté de leurs producteurs, pour ceux qui produisent fruits, légumes, alimentation et produits de première nécessité, l’année est plutôt bonne. « Par contre, l’année est difficile pour les brasseurs, viticulteurs, traiteurs… Ils vendent habituellement beaucoup à l’Horeca mais aussi au secteur de l’événementiel. Les gens boivent et sortent moins, donc ça ne leur permet pas de compenser. »

Ce boom de clientèle a poussé la coopérative à voir grand plus vite que prévu. « On a des chiffres bien plus élevés qu’avant, on a passé un cap qu’on aurait peut-être mis des mois ou des années à dépasser. Ça nous a poussé à forcer à réfléchir au niveau de l’organisation, de la production, de la distribution et donc de penser à des projets auxquels on aurait pas forcément pensé quelques mois plus tôt. »

Fournisseur d’emplois

Dans la région de l’Entre-Sambre et Meuse, le son de cloche est assez similaire du côté de la coopérative CoopESEM. « Le marché est toujours en vogue », annonce Patrick Bauthier, son co-président. « Avec le Covid, on a connu une recrudescence assez importante de la clientèle. On a fait 100% de plus, doublé nos chiffres. Et aujourd’hui, je dirais qu’on a reperdu 20 à 30%, ce qui reste très bien. Le marché a vraiment explosé. »

Leurs producteurs ont également dû faire face à ce nouveau succès. « Certains ont du renforcer leurs magasins à la ferme, d’autres ont dû engager du personnel pour pouvoir approvisionner les magasins et coopératives avec lesquels ils travaillent. Nous aussi d’ailleurs, à la CoopESEM. Comme quoi le circuit court est fournisseur d’emplois. »

Tous les témoignages vont dans le même sens. Même de l’autre côté du pays, en région liégeoise.

« De notre côté, il n’y a pas eu de désillusion complète. Des gens sont repartis vers les supermarchés, c’est sûr, mais nous avons gardé une bonne partie de cette nouvelle clientèle, surtout depuis juin », explique François Gillet, coordinateur de la Coopérative Ardente, qui va donc pouvoir donc continuer sa croissance.

« On va pouvoir continuer de grandir, proposer une plus grande offre, plus de disponibilités. Cette crise a vraiment été « un mal pour un bien » pour notre secteur. »

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