Diego Maradona, icône pop

« El Pibe de Oro » était bien plus qu'un simple footballeur, fut-il le meilleur de l'Histoire. Sa personnalité extravagante et sa vie dissolue en ont fait une figure populaire (et quasi religieuse) qui s'est racontée en chansons et en films.

Diego Maradona, bien plus qu'un footballeur - Belga

Bien sûr, il y a les dribbles, les buts, la technique hors du commun... La fameuse « main de Dieu » contre l'Angleterre suivie du « but du siècle » lors du même match. En Belgique, on se souvient surtout de ses deux buts qui ont empêché les Diables rouges d'atteindre la finale du Mundial 1986. Mundial que Diego et l'Argentine ont remporté quelques jours plus tard. Mais Maradona était bien plus qu'un génie du ballon rond, c'était une figure populaire à la mystique quasi religieuse...

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Il suffit de se promener dans les rues de Naples pour comprendre. Il y a joué entre 1984 et 1991 et y a acquis le statut de dieu. Littéralement. Dans les bars et les restaurants, dans les maisons, des autels religieux ont été dressés pour prier Saint Diego ! Car Maradona, en plus de donner ses lettres d'or au Napoli, un club jusqu'alors très moyen (deux titres de champion d'Italie et une coupe d'Europe), a rendu sa fierté à une ville conspuée par les grandes cités du nord.

Belga

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Maradona est aussi une figure de gauche. Il a toujours soutenu les déshérités, les « petits » face aux « grands ». C'est pour cela qu'il a choisi Naples alors que tous les plus grands clubs du monde lui offraient des ponts d'or. C'est pour cela qu'il avait le visage du Che tatoué sur son bras. Qu'il fréquentait Fidel Castro, Hugo Chavez, Evo Morales... Toutes les figures politiques de la gauche latino-américaine ont pu s'appuyer sur lui, véritable homme du peuple (qui avait ses faiblesses et ses contradictions, comme tout le monde).

Dans ces conditions, pas étonnant que sa légende ait été racontée en chansons et sa vie dissolue en films. En Argentine, ils sont des dizaines à avoir chanté sa gloire, du chanteur Andrès Calamaro (« Maradona » en 1999) au groupe de rock Los Ratones Paranoicos (« Para siempre Maradona » en 2001). En 1981, le footballeur posait avec le groupe anglais Queen, alors qu'ils faisaient une tournée en Amérique du sud (une première pour un groupe de rock anglophone).

Queen et Maradona

De son côté, Manu Chao n'a jamais caché son admiration pour le génie argentin auquel il a dédié deux chansons. La première avec son groupe Mano Negra en 1994 (« Santa Maradona »), la deuxième en solo (« La Vida Tombola » en 2007 dont les paroles disent : « Si j'étais Maradona, je vivrais comme lui »). Cette chanson accompagne le film qu'Emir Kusturica a réalisé sur le footballeur : « Maradona par Kusturica ». Un film qui se concentre sur Diego comme figure révolutionnaire de gauche.

Autre documentaire remarqué, « Diego Maradona » signé Azif Kapadia (« Amy »), sorti il y a tout juste un an, retrace la vie de l'Argentin et se concentre sur ses grandes années à Naples et sa descente aux enfers dans la même ville. Film dans lequel on apprend qu'après avoir tout gagné, Maradona a été le jouet de la mafia napolitaine qui a précipité sa chute spectaculaire.

Maradona est aussi un personnage de la BD argentine « El Cazador de Aventuras » et le fil rouge du film « El Camino de San Diego » (« Le chemin de Saint Diego »), comédie argentine sortie en 2006. La figure de Maradona apparaît aussi dans le film « Youth » de Paolo Sorrentino (2015). Quant à sa fameuse main de Dieu, elle a été le sujet du documentaire anglais « The Hand of God » dans les années 90.

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