« Acculés financièrement », les coiffeurs veulent rouvrir

Le dernier comité de concertation l’a confirmé : les métiers de contacts (coiffeurs, tatoueurs, etc.) devront rester fermés au moins jusqu’au 15 janvier. À l’appel du secteur, ils étaient plusieurs centaines à mener une action symbolique samedi pour demander la réouverture des salons de coiffure à la mi-décembre.

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Fauteuils de coiffure sur le trottoir et ciseaux à la main, ils étaient 400, selon Coiffure.org, dans la rue ce samedi. À l’appel de cette organisation sectorielle, les coiffeurs ont mené une action symbolique devant leur commerce pour demander la réouverture des salons, dès le 14 décembre. Pour Coiffure.org, toutes les conditions sont en effet réunies pour exercer tout en garantissant la sécurité. « Nos coiffeurs ont pris énormément de mesures », rappelait dans un communiqué Jef Vermeulen, le président de l’organisation. Nous travaillons avec un client à la fois, avec des masques buccaux, du désinfectant et en gardant une distance. Nous aurions pu rouvrir en toute sécurité ». « Je ne vois pas en quoi il y aurait plus de risque à se rendre dans un salon de coiffure que dans un supermarché ou n’importe quel commerce », abonde Frédéric Van Espen, patron du salon Didier&Rosalinde, à Bruxelles.

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Du côté des clients aussi, on jugerait les mesures sanitaires suffisantes. À en croire le secteur, 96% des sondés se disaient rassurés quant aux mesures prises dans les salons de coiffure avant le reconfinement, selon une enquête menée mi-octobre auprès de 575 clients. Voilà pourquoi les mesures prises par le Fédéral sont difficilement acceptées par un secteur qui se sent discriminé par rapport aux pays voisins. En France, aux Pays-Bas ou au Grand-Duché de Luxembourg, les salons de coiffure ont en effet pu garder leurs portes ouvertes durant la deuxième vague.

Braver le confinement

Selon les chiffres avancés par Coiffure.org, 74 établissements sondés sur 1840 considèrent le reconfinement comme une menace directe pour la poursuite de leurs activités. « Rouvrir, c’est une nécessité économique, explique Frédéric Van Espen. « De mon côté ça va. J’ai pu constituer de quoi faire face. Mais il y a plein de salons qui eux, ne pourront pas ». Notamment les petites structures dont une partie du chiffre d’affaire, en noir, passait sous les radars, et n’est donc pas couverte pas les aides Covid.

Pour certains, la tentation pourrait être grande de braver le confinement, et de coiffer à domicile. « J’entends en effet que la grande majorité des coiffeurs travaillent ce confinement-ci à domicile, relaye Frédéric Van Espen. Ils ne peuvent pas faire autrement, ils sont acculés financièrement. Rouvrir n’est d’ailleurs pas qu’une nécessité pour les coiffeurs. On n’est pas confiné comme au printemps, les gens sortent aussi, les magasins sont ouverts… La demande du côté des clients est elle aussi très importante, il y a un enjeu social plus grand que pour le premier confinement ». Selon Coiffure.org, pas moins de 81% des coiffeurs interrogés auraient ainsi été approchés par des clients souhaitant se faire coiffer à domicile, à l’abri des regards.

Des aides insuffisantes

Malgré les mesures de soutien obtenues du Fédéral et des Régions, le secteur redoute « un bain de sang » en cas de fermeture jusqu’à la mi-janvier. Pour l’éviter, Coiffure.org demande des mesures de soutien à hauteur de 30% du chiffre d’affaire de l’an dernier pour la même période, sachant que le mois de décembre est le plus important de l’année pour le secteur.

Les coiffeurs réclament également une diminution de TVA et l’annulation des cotisations ONSS pour le dernier trimestre 2020. «Le gouvernement a décidé que la survie des entreprises saines sera assurée. C’est le moment de le prouver», conclut Coiffure.org.

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